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Vol spectaculaire du musée du Louvre à Paris : quatre cambrioleurs recherchés

  • 20 octobre 10:51
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Vol spectaculaire du musée du Louvre à Paris : quatre cambrioleurs recherchés

Le vol du musée du Louvre, qui porte la signature de groupes criminels organisés, a eu lieu en plein jour dans le plus grand musée du monde, qui accueille chaque année près de 9 millions de visiteurs et abrite 35 000 œuvres d’art sur une superficie de 73 000 mètres carrés.

Cette opération a suscité une large attention internationale, provoqué une controverse politique en France et relancé le débat sur la sécurité des musées, jugée en « grande faiblesse » par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Environ 60 enquêteurs de la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Paris et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels sont en charge de l’affaire.

Le vol a eu lieu dimanche matin entre 7h30 et 7h40 GMT, à l’aide d’un camion équipé d’une grue garé côté quai de Seine.

Les voleurs sont montés grâce à la grue jusqu’à une fenêtre du premier étage et l’ont brisée avec un appareil de découpe portatif. Ils sont entrés dans la Galerie d’Apollon, qui abrite les joyaux de la Couronne de France, et ont fracassé deux vitrines hautement sécurisées qui contenaient les bijoux.

Le ministère français de la Culture a précisé que les voleurs avaient dérobé 8 pièces de joaillerie « d’une valeur patrimoniale inestimable », indiquant que la 9e pièce, le diadème de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, était tombée des mains des malfaiteurs lors de leur fuite.

La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a déclaré que les quatre hommes étaient « masqués » et s’étaient enfuis à moto, et qu’ils étaient activement recherchés.

7 minutes

Les 8 bijoux volés sont tous du XIXe siècle : un collier de rubis de la reine Marie-Amélie, épouse du roi Louis-Philippe Ier. Le collier est composé de 8 rubis et 631 diamants, selon le site internet du Louvre.

Les voleurs ont également dérobé un collier d’émeraudes provenant d’une parure de la troisième épouse de Napoléon Ier, Marie-Louise, composé de 32 émeraudes et 1138 diamants. Quant au diadème de l’impératrice Eugénie, il porte près de 2000 diamants.

Christophe Castaner a indiqué que le cambriolage n’avait duré que « sept minutes » et que ses auteurs étaient des voleurs « expérimentés » qui pourraient être « étrangers » et « peut-être » connus pour avoir commis des faits similaires.

Le ministère de la Culture a précisé que la rapidité de l’intervention des employés du musée avait contraint les voleurs « à fuir en laissant leur matériel derrière eux ».

Étant donné qu’il est quasiment impossible de vendre les bijoux volés en l’état, la procureure Beccuau a soulevé deux hypothèses : soit que les voleurs aient agi « pour le compte d’un commanditaire », soit qu’ils aient voulu voler les pierres précieuses « pour des opérations de blanchiment d’argent ».

Grande faiblesse

L’opération, qui est le premier vol au Louvre depuis 1998, a relancé le débat en France sur la sécurité des musées, devenus des cibles pour les groupes criminels en raison des trésors qu’ils renferment et du fait qu’ils bénéficient de mesures de protection moins importantes que d’autres institutions comme les banques.

Des musées français ont récemment été la cible de vols et de cambriolages, ce qui met en lumière les possibles défaillances des systèmes de protection et de surveillance.

Mi-septembre dernier, des échantillons d’or avaient été volés au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, pour une valeur estimée à environ 600 000 euros.

Au cours du même mois, un musée à Limoges, dans le centre de la France, avait également été cambriolé, avec une perte estimée à environ 6,5 millions d’euros.

Interrogé sur une éventuelle faille dans le système de surveillance du Louvre, le ministre de l’Intérieur a souligné la fragilité de la sécurité des musées.

« Nous savons bien qu’il y a une grande faiblesse dans les musées français », a déclaré Castaner, rappelant qu’un « plan de sécurité » lancé récemment par le ministère de la Culture « n’avait pas épargné » le Louvre.

Le président français Emmanuel Macron s’était engagé en janvier à restaurer et agrandir le musée du Louvre, après que sa directrice avait exprimé son inquiétude quant à la dégradation de son état.

Le vol a suscité des réactions en France, qui traverse une crise politique depuis des mois.

Le ministère de la Culture a précisé que les alarmes de la fenêtre extérieure de la Galerie d’Apollon, ainsi que celles des deux vitrines hautement sécurisées, s’étaient déclenchées au moment de l’opération.

Le président du parti d’extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, a déclaré : « C’est une insulte insupportable. Jusqu’à quand l’effondrement de l’État va-t-il continuer ? »

Laurent Wauquiez, chef du groupe du parti de droite Les Républicains à l’Assemblée nationale, a déclaré : « La France a été pillée. Nous devons protéger ce que nous avons de plus précieux : notre histoire. »

Macron a promis dimanche que les autorités retrouveraient « les objets volés et que les auteurs seraient déférés à la justice ».

Auteur

La Presse

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