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Espace public : Décrets et sanctions annoncés, et après ?

  • 25 octobre 17:50
  • 4 min de lecture
Espace public : Décrets et sanctions annoncés, et après ?

De nouvelles mesures et sanctions sont annoncées pour endiguer le phénomène de l’occupation du trottoir et autres pratiques illégales, telles que le dépôt de matériaux sur la voie publique ou la pose de ralentisseurs non autorisés. Les mesures seront-elles appliquées pour autant ? Plus que de textes de loi ou de décrets, c’est de volonté d’agir et d’appliquer la loi dont notre espace public a le plus besoin.

La Presse — Le ministère de l’Équipement a mis en place un nouveau barème d’amendes visant à réprimer les infractions commises contre le domaine public routier. L’annonce a été faite par Ali Ben Mohamed, directeur de l’exploitation et de l’entretien des routes, lors de son passage lundi 20 octobre 2025 sur les ondes d’une radio privée.  Ce dispositif cible principalement les occupations illégales de trottoirs, les dépôts sauvages de gravats ou de déchets de construction, ainsi que l’installation de ralentisseurs sans autorisation, selon le responsable.

Le décret gouvernemental n°59, récemment entré en vigueur, dresse une liste de 19 infractions assorties d’amendes proportionnelles à leur degré de gravité. Ainsi, le dépôt de matériaux sur la voie publique ou la pose de ralentisseurs non autorisés est passible d’une amende de 1.100 dinars, montant doublé en cas de récidive ou de non-paiement dans un délai de 30 jours.

En outre, les kiosques installés sans autorisation feront également l’objet de sanctions, avec obligation pour les contrevenants d’assumer les frais de démolition. Quant aux commerçants, restaurateurs et cafetiers qui occupent les trottoirs sans autorisation, ils s’exposent à une amende de 330 dinars. L’abandon de véhicules ou de carcasses sur la voie publique est puni de 550 dinars.

Pour garantir l’application de ces mesures, le ministère prévoit de lancer des campagnes de contrôle et de sensibilisation. Le but est de préserver la sécurité des usagers et de mettre un terme à l’exploitation anarchique des routes et trottoirs. «Il ne s’agit pas de punir, mais de dissuader et de sensibiliser», a souligné Ali Ben Mohamed, précisant que cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale de protection du domaine public et de sécurité des citoyens.

Tout cela tombe à point nommé, car ce décret arrive à un moment où le désordre règne largement sur l’espace public en raison des occupations illicites, du stationnement sauvage, et de l’accaparement des trottoirs. Ces dérives sont devenues le quotidien de nombreuses villes. Une situation dont la responsabilité est partagée.

Cette situation préoccupante dévoile en toile de fond un dysfonctionnement bien connu chez nous. Il s’agit de cet écart persistant entre les textes de loi et leur application concrète. Le pays ne manque pas de réglementations claires ni de stratégies annoncées avec sérieux. Ce qui fait défaut, c’est le passage à l’action. Trop souvent, les campagnes de contrôle sont occasionnelles et restent au stade des vœux pieux, sans suivi ni réelle mise en œuvre. Le constat est à la fois accablant et décevant.

Ce relâchement sur le terrain contraste avec les appels répétés du Président de la République, qui a exhorté à maintes reprises les responsables à sortir de leurs bureaux et à aller au contact des réalités vécues par les citoyens et à couper court avec les campagnes occasionnelles de lutte contre certains fléaux.

Mais, tant que cette dynamique ne sera pas traduite en actes concrets, aucun décret, aussi pertinent soit-il, ne pourra mettre fin à cette anarchie. Car plus que les textes de loi ou les décrets, c’est de volonté d’agir et de faire appliquer la loi dont notre espace public a le plus besoin.

Auteur

La Presse

1 Comment

  • Merci pour cet article qui reflète une triste réalité « l’anarchie » il me semble que c’est le rôle de la police municipale de gérer ces phénomènes malheureusement c’est une police inexistante, invisible et qui ferme les yeux contre quelques Dinard, des municipalités sans président élu, c’est l’anarchie dans les administrations… il y a urgence à organiser les élections Municipales pour responsabiliser chaque élu à appliquer la loi.

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