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Economie

Question de la semaine : Comment la motivation intrinsèque est-elle un levier de croissance pour l’entreprise ?

  • 26 octobre 18:20
  • 3 min de lecture
Question de la semaine : Comment la motivation intrinsèque est-elle un levier de croissance pour l’entreprise ?

La Presse Pour évaluer l’efficacité des politiques de gestion des ressources humaines, l’entreprise recourt souvent à des indicateurs clés de performance, communément appelés KPI (Key Performance Indicators en anglais), tels que le taux d’absentéisme, le roulement du personnel, les démissions et les départs volontaires, ou encore l’évaluation de la performance des employés, notamment par le biais du chiffrage des résultats réalisés… 

A travers ce tableau de bord, l’entreprise cherche à mesurer la contribution de chaque employé aux revenus et, plus largement, à la valeur ajoutée créée collectivement au sein de l’organisation. 

Ainsi, pour maintenir un niveau minimal de performance, les managers et les gestionnaires recourent souvent à la politique du bâton et de la carotte : récompenser les efforts (à travers notamment des incitations professionnelles ou monétaires) tout en gardant un œil de Moscou sur les salariés, par le biais, par exemple, d’objectifs imposés, de rétrogradations, voire de menaces de licenciement.

Si cette méthode, qui mobilise ce que l’économiste Bruno Frey appelle les motivations extrinsèques, a pu cadrer, par le passé, avec le modèle fordiste d’organisation, les managers d’aujourd’hui cherchent désormais à activer ce qu’on appelle les motivations intrinsèques. Ce type de motivation regroupe, en effet, tout ce qui procure de la satisfaction à l’individu, indépendamment de toute récompense, menace ou contrainte externe.

C’est, en quelque sorte, le travail « gratuit » qu’un salarié peut fournir à l’entreprise, uniquement par la satisfaction de la tâche accomplie et la recherche du plaisir au travail. 

Rien ne peut remplacer la force que représentent des employés motivés par le seul accomplissement de leur mission !

Des études américaines menées par le MIT et Harvard ont révélé que les salariés heureux sont deux fois moins malades, neuf fois plus loyaux, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs.

« Pour le pays comme pour les employeurs, rien n’est plus rentable que le travail gratuit : ce supplément de zèle, d’application, de concentration, d’investissement que l’individu déploie sans autre récompense que le plaisir spontané qu’il éprouve à le faire », écrit à ce sujet l’économiste Jacques Généreux. 

Or, pour parvenir à stimuler ce type de motivation si précieux, l’entreprise doit garantir certains préalables, favorisant l’épanouissement de l’employé. Des études réalisées, à cet effet, ont révélé que, parmi les leviers auxquels les managers peuvent recourir, figure la justice organisationnelle, notamment en garantissant l’équité interne et en évitant toute forme de favoritisme. 

De même, adapter la communication aux besoins spécifiques de chaque salarié, valoriser la qualité de l’information communiquée et, d’une manière générale, favoriser l’autonomie dans les tâches, la culture d’entreprise et un cadre de travail soucieux du bien-être des salariés, constituent autant de facteurs qui permettent de stimuler la motivation intrinsèque des employés.

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La Presse