Clin d’œil : Arnaque en ligne livrée à domicile
La Presse — Le commerce en ligne, qui devient plus qu’une réalité tangible mais une pratique quotidienne en Tunisie, fleurit comme du jamais-vu, boosté par le progrès technologique, de plus en plus accessible, mais aussi par le besoin grandissant d’être servi chez soi et l’expansion rapide du métier de livreur multimodal.
Toutefois, il arrive, par moments, qu’on assiste à un choc cuisant provoqué par le décalage entre le produit présenté et embelli dans le monde virtuel et ce qui est concrètement livré à domicile, le premier ayant subi des coups de lifting selon les règles de l’art et des techniques commerciales modernes, le second ramené à la juste réalité du produit fini.
Parfois, pourtant, de bonne foi, l’acte de vente en ligne est souvent perçu comme une arnaque livrée à domicile, le client se sentant tellement « roulé », provoquant généralement une méfiance accrue, voire une abstention totale…
A ses débuts, l’expérience de paiement en ligne en Tunisie était confrontée à un déficit de confiance, une insuffisance comblée par le règlement à la livraison, en espèces ou par chèque, après vérification rapide du contenu du colis, le livreur étant toujours pressé.
Mais la vérification minutieuse de l’authenticité et de la qualité demeure un objet de controverse et, pour beaucoup de Tunisiens, rien ne vaut le fait de se rendre dans une boutique pour avoir un contact visuel réel avec le produit acheté et vérifier la qualité avant de prendre la décision d’achat.
En effet, à défaut d’avoir la garantie d’une marque ou d’une enseigne de distribution, il en découle un sentiment de méfiance éveillé chez le consommateur.
De nombreux exemples illustrent ce phénomène qui prolifère dans plusieurs domaines, comme le textile, les produits alimentaires, la quincaillerie, les produits de beauté, les gadgets, les ustensiles, etc.
Un client pourrait découvrir, après coup, que le produit supposé être 100% coton, par exemple, est 50% coton / 50% polyester, ou alors le même article qu’il avait payé à 100 dinars + 7 dinars pour la livraison se vendait à uniquement 30 dinars dans certains coins de la capitale. Ne parlons pas du miel 100% bio ou des repas livrés dans un boîtier qui n’a jamais été entretenu ou nettoyé.
Il va sans dire que certains vendeurs en ligne, soucieux de leur image, offrent la possibilité de récupérer ou d’échanger l’article objet d’insatisfaction, d’autres offrent la possibilité de noter le service de 1 à 5, moyennant des étoiles à cocher en ligne, question de construire une notoriété sur le marché en ligne, d’autres enseignes disposent déjà de points de vente réels et la vente en ligne n’est qu’un segment de leur activité.
Et ce qui est certain, c’est qu’arnaque ou pas, bonne ou mauvaise foi, le commerce en ligne continue de prospérer, dans une logique d’optimisation des coûts et du déplacement, malgré souvent le manque de confiance qui n’est d’ailleurs pas propre au commerce en ligne, ni même au marché tunisien…