Question de la semaine : Et si la compétitivité de l’entreprise passait désormais par la maîtrise de l’énergie ?
La Presse — Au-delà de l’enjeu écologique, l’efficacité énergétique constitue un véritable levier de compétitivité.
Selon les estimations, elle permet aux entreprises industrielles de réduire leurs coûts de production jusqu’à 30 %.
Elle contribue également à une meilleure sécurité d’approvisionnement, dans un contexte marqué par la volatilité des prix des énergies fossiles.
C’est pourquoi les entreprises industrielles tunisiennes doivent engager des actions concrètes afin d’intégrer l’efficacité énergétique comme un pilier de leur transition verte.
Les ingénieurs et accompagnateurs d’entreprises recommandent plusieurs mesures en ce sens. En premier lieu, la modernisation des équipements, notamment par l’acquisition de moteurs électriques à haute efficacité, de systèmes de ventilation performants et d’un éclairage LED, représente une étape essentielle, offrant un retour sur investissement à court terme.
L’optimisation des procédés industriels permet, quant à elle, d’améliorer les rendements énergétiques. Enfin, la gestion intelligente de l’énergie, rendue possible par des outils de suivi en temps réel (capteurs IoT, smart meters), offre une vision précise des consommations et des pertes, facilitant leur réduction.
Les entreprises peuvent également solliciter un financement auprès du Fonds de transition énergétique de l’Anme, qui octroie des subventions aux industriels souhaitant investir dans des projets de maîtrise de l’énergie.
Ces aides, attribuées après la réalisation d’un audit énergétique et la validation d’un plan d’action, permettent à l’entreprise de passer la vitesse supérieure dans sa stratégie de verdissement de la production.
Mais avant toute démarche, une étape semble être essentielle : le benchmarking énergétique. Les experts et ingénieurs préconisent, en effet, de réaliser un diagnostic préalable permettant à l’entreprise de se situer par rapport au marché, d’évaluer sa performance énergétique et d’identifier ses points faibles.
A partir de cette analyse, deux types d’actions peuvent être menés : des mesures génériques (révision des contrats énergétiques, optimisation de l’éclairage ou de l’air comprimé) et des actions spécifiques pour les industries les plus énergivores, comme la cimenterie ou la chimie.
Toutes ces démarches contribuent, à titre indicatif, à renforcer la compétitivité énergétique des entreprises industrielles.
Car face à l’urgence climatique, la sobriété énergétique n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour l’entreprise.
Moderniser, innover et économiser l’énergie : telle est désormais la clé pour produire plus durablement et, surtout, rester compétitif.