Qui est Zahran Mamdani, premier maire musulman de New York ?
L’élection de Zahran Mamdani à la tête de la ville de New York marque une page historique : à 34 ans, il devient le premier maire musulman et le plus jeune élu à ce poste depuis plus d’un siècle. Ce démocrate socialiste incarne une nouvelle génération de dirigeants progressistes, porteurs d’une vision inclusive et engagée.
De Kampala à New York : un parcours atypique
Né à Kampala, en Ouganda, Mamdani a rejoint les États-Unis à l’âge de sept ans avec sa famille. Diplômé en études africaines du Bowdoin College, il s’est fait remarquer dès sa jeunesse pour son activisme au sein du mouvement « Students for Justice in Palestine ». Avant de se lancer en politique, il a travaillé comme conseiller en logement à Queens, accompagnant des familles menacées d’expulsion.
Musulman pratiquant, il a assumé pleinement son identité religieuse durant la campagne, visitant régulièrement les mosquées et diffusant des messages en ourdou pour dénoncer la flambée du coût de la vie à New York.
« Être musulman publiquement, c’est aussi prendre le risque de sortir de sa zone de confort, mais c’est une responsabilité », déclarait-il au printemps dernier.
Un symbole politique et social
Élu sous la bannière démocrate, Zahran Mamdani a devancé le républicain Curtis Sliwa et l’indépendant Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État. Sa victoire, célébrée par une foule enthousiaste, s’inscrit dans une dynamique plus large de renouveau au sein du Parti démocrate, qui engrange plusieurs succès à travers le pays.
Dans son discours de victoire, il a promis de « changer la politique » et d’améliorer la vie des New-Yorkais, remerciant « les travailleurs de toutes origines » pour leur contribution à la ville.
Une voix critique sur la scène internationale
Mamdani est également connu pour ses positions tranchées sur la question palestinienne. Il a déposé un projet de loi visant à supprimer les avantages fiscaux accordés aux associations new-yorkaises finançant des colonies israéliennes.
Il a par ailleurs qualifié l’occupation de « génocide à Gaza », estimant qu’Israël pratique un « apartheid » et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « devrait être arrêté ».
Malgré ses critiques, il a insisté sur le fait que « l’antisémitisme n’a pas sa place à New York » et s’est engagé à renforcer les mesures de lutte contre les crimes haineux.
Une figure montante du progressisme américain
Pour beaucoup d’observateurs, l’ascension de Mamdani symbolise un tournant générationnel dans la politique new-yorkaise. En dépit des attaques de Donald Trump, qui avait appelé à ne pas voter pour lui, le jeune élu a su rallier un électorat diversifié, sensible à son discours social et à sa défense des minorités.
Son entrée à la mairie, prévue le 1er janvier 2026, ouvre un nouveau chapitre pour la plus grande ville des États-Unis.