L’économiste Ridha Chkandali a contesté aujourd’hui la déclaration de la cheffe du gouvernement affirmant que le dinar tunisien serait la monnaie la plus forte d’Afrique. Selon lui, la force réelle d’une monnaie se mesure à son pouvoir d’achat relatif par rapport aux biens, services et devises étrangères, et non simplement à sa valeur nominale.
Dans une interview accordée à Express Fm, Chkandali a expliqué que la comparaison faite par la cheffe du gouvernement repose sur un classement spécifique, basé sur la capacité des devises étrangères à acheter le dinar. Cela pourrait, selon lui, rendre les exportations tunisiennes plus compétitives grâce à des prix relativement bas.
Cependant, l’économiste a précisé que le dinar tunisien reste faible face au dollar et inférieur au dirham marocain. Il a rappelé que la monnaie la plus forte au monde est le dinar koweïtien, équivalant à plus de 3 dollars. Pour lui, affirmer que le dinar tunisien est le plus puissant d’Afrique reviendrait à suggérer que l’économie tunisienne est la plus forte du continent, ce qui n’est pas le cas.
Chkandali a également souligné que, si certaines exportations tunisiennes présentent une compétitivité relative sur le plan des prix, cela ne traduit pas une compétitivité économique réelle.
Il a conclu en rappelant que la force d’une monnaie reflète la solidité de l’économie, et que le dinar tunisien ne peut être considéré comme une monnaie forte tant que les fondamentaux économiques du pays restent fragiles.