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Société

Cancer du sein : une découverte majeure du CNRS sur le mécanisme de résistance cellulaire

  • 7 novembre 19:08
  • 3 min de lecture
Cancer du sein : une découverte majeure du CNRS sur le mécanisme de résistance cellulaire

Des scientifiques français viennent d’identifier un mécanisme de résistance cellulaire à l’origine de rechutes du cancer du sein « triple négatif », l’un des plus agressifs et difficiles à traiter, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, a annoncé le Centre national de la recherche scientifique en France (CNRS).

Ces chercheurs relevant du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Université Paris Cité ont découvert un des mécanismes à l’origine de la résistance éphémère de certaines cellules aux traitements, ainsi qu’une molécule clé qui joue le rôle d’ « interrupteur on/off » vis-à-vis de la tolérance aux traitements des cellules dites « persistantes », précise un communiqué du centre de recherche français qui perçoit cette découverte comme « une étape essentielle vers une médecine plus préventive, capable d’anticiper et d’éviter les rechutes dans les cancers les plus agressifs ».

D’après les chercheurs, le cancer du sein triple négatif est l’un des cancers les plus agressifs et difficiles à traiter. Il répond généralement bien aux combinaisons thérapeutiques de chimiothérapie, mais « une infime minorité de cellules tumorales peut parvenir à survivre à ces traitements ».

Ces cellules dites « persistantes » sont par la suite capables de reformer un cancer, provoquant des rechutes du cancer du sein, expliquent-ils.

Selon leurs travaux, dont les résultats publiés jeudi dans la revue spécialisée Cancer Research, les cellules « persistantes » partagent un même programme transcriptionnel d’une patiente à une autre, quels que soient les traitements reçus.

Les scientifiques ont également identifié plusieurs molécules impliquées dans ce programme commun, qui détermine quels gènes sont activés ou non. Parmi ces molécules, la protéine « FOSL1 » joue un rôle central, tel un véritable « interrupteur on/off » de la résistance.

Grâce à « cette adaptation non génétique et réversible », les cellules modifient leur fonctionnement et survivent aux traitements, avant d’y redevenir sensibles par la suite », décrypte le CNRS.

Ces résultats ont été obtenus grâce à des expériences réalisées chez la souris, à partir de biopsies de tumeurs prélevées chez huit patientes de l’Institut Curie – un nombre encore jamais atteint pour ce type d’étude, relève le centre de recherche, précisant que grâce aux technologies de séquençages, les scientifiques ont pu analyser les tumeurs à différentes étapes et identifier les mécanismes de survie des cellules tumorales.

Pour le CNRS, l’enjeu désormais est d’« identifier les marqueurs biologiques de cette résistance », d’autant plus que cette découverte ouvre la voie à « de nouvelles stratégies thérapeutiques visant non seulement à éliminer les cellules tumorales, mais aussi à empêcher leur entrée dans l’état persistant ».

Auteur

La Presse