Tunis, capitale d’une nouvelle diplomatie scientifique
Il est des révolutions silencieuses qui ne s’écrivent pas dans le tumulte des slogans, mais dans le frémissement d’un écran, la précision d’un algorithme, la clarté d’une image médicale. La Tunisie, terre d’humanité et d’intelligence, entre aujourd’hui dans cette ère-là : celle où la science devient un acte social, où l’intelligence artificielle cesse d’être un luxe technologique pour devenir un levier d’équité.
Le premier Congrès panarabe de chirurgie thoracique, tenu à Tunis sous le thème «L’intelligence artificielle et les technologies modernes au service de la santé», marque un tournant dans la diplomatie scientifique de notre pays. Trois cents médecins venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe, réunis non pas pour célébrer la prouesse technique, mais pour réfléchir à un projet collectif : rendre la médecine plus juste, plus rapide et plus proche des citoyens.
Ce n’est pas un hasard si la Tunisie a été choisie pour abriter cette rencontre. Depuis quelques années, un chantier discret mais profond s’y dessine : celui de la médecine numérique. Des hôpitaux connectés, des outils de diagnostic assistés par IA, des programmes de dépistage précoce des cancers, autant d’initiatives qui traduisent la volonté de bâtir un système de santé où l’intelligence humaine et la machine ne s’opposent plus, mais s’allient pour sauver des vies.
La chirurgie robotique appliquée à la tuberculose thoracique, l’imagerie augmentée au service du dépistage du cancer du poumon, ou encore la simulation médicale virtuelle, ne sont pas de simples prouesses techniques: elles dessinent les contours d’une médecine démocratisée, où le savoir devient un bien commun et où la distance géographique ne signifie plus l’exclusion sanitaire.
Mais au-delà du progrès médical, c’est une vision politique qui se précise : celle d’une Tunisie qui investit dans la connaissance comme instrument de justice sociale. À l’heure où les fractures économiques et territoriales menacent la cohésion, le numérique médical peut devenir ce pont invisible reliant l’hôpital du centre à la clinique du Sud, le médecin au patient, la recherche à la compassion.
La Tunisie, fidèle à son génie méditerranéen, prouve une fois de plus qu’elle sait conjuguer la modernité et la solidarité. Dans un monde souvent essoufflé par la vitesse technologique, elle choisit une autre respiration : celle du progrès humain.