Commentaire : Préserver notre agriculture
L’évolution de la situation de l’agriculture en Tunisie bénéficie d’un intérêt majeur jusqu’au plus haut de l’échelle des rouages de l’Etat dans la mesure où il s’agit d’un secteur économique stratégique engageant l’avenir d’une grande frange de la population ainsi que les capacités d’assurer l’autosuffisance alimentaire.
En effet, l’agriculture continue d’occuper une place importante dans le projet présidentiel dans le sens où elle représente près de 10% du PIB tout en contribuant à la stabilité de l’emploi avec près de 16% ainsi qu’au développement régional, d’où la tenue d’une réunion concrétisant le suivi de la situation, notamment pour examiner la “baisse délibérée” des prix d’achat des dattes imposés par bon nombre d’intermédiaires.
Ainsi, ces procédés entraînant une compression des prix ont causé le renoncement de plusieurs agriculteurs à la récolte comme ce fut le cas à propos des dattes dans certaines régions, pourtant réputées pour la qualité des produits en question.
Malheureusement, le phénomène ne touche pas, uniquement, ce fruit mais également d’autres produits agricoles aussi stratégiques dont l’huile d’olive et les agrumes qui souffrent de pratiques spéculatives selon des agissements menés par des lobbies de corrompus qui n’hésitent pas à mettre en danger le tissu agricole et à nuire aux petits agriculteurs.
Il est utile de mentionner la nécessité de mettre un terme aux pratiques des cercles mafieux et de défendre les producteurs, notamment les modestes d’entre eux, surtout que certaines entités sont déjà identifiées comme étant non seulement des profiteuses, mais aussi des manipulatrices de l’opinion avec des actions destinées à attiser les tensions.
Or, il faut souligner que des mesures pour une meilleure organisation du secteur ne seraient pas de trop. Au contraire, des procédures sont à simplifier dont on citera les démarches de circulation, de commercialisation et de stockage, sans oublier la suppression des justificatifs administratifs désuets remontant à dix ans ou plus.
Autrement dit, le fait de se pencher sur ce dossier ne peut qu’être positif car cela intervient en temps opportun en vue d’une reprise de la confiance entre l’administration et les administrés et d’une nouvelle énergie pour se remettre au labeur.
De plus, il serait adéquat de faire confiance aux jeunes compétences qui ne demandent qu’à être impliqués dans la gestion des affaires publiques avec de grandes chances de réussir au vu de leur dévouement et leur patriotisme.
Il va sans dire que le rétablissement de la volonté de bien faire chez les agriculteurs, toutes catégories confondues, et le retour à la confiance chez les producteurs et les consommateurs ne peuvent que renforcer la détermination à produire et à instaurer un climat social constructif et encourageant pour avancer, résolument, sur la voie du développement global et durable.