Congrès Mondial de la Jeune Chambre Internationale 2025 : Tunis fait briller la jeunesse du monde
Alors que s’achève aujourd’hui à Tunis le Congrès mondial de la Jeune Chambre Internationale (JCI), la capitale tunisienne aura, durant une semaine, réuni plus de 3.000 jeunes leaders venus de 120 pays. Cette édition 2025, marquée par une forte participation africaine et moyen-orientale, a mis en lumière une Tunisie en pleine transformation, portée par l’innovation, l’entrepreneuriat et l’engagement de sa jeunesse.
La Presse — Le Congrès Mondial de la Jeune Chambre Internationale (JCI), qui se tient à Tunis du 2 au 8 novembre 2025, touche aujourd’hui à sa fin. Cet événement d’envergure aura rassemblé plus de 3.000 participants venus de plus de 120 pays, dans une véritable célébration du leadership, de l’innovation et de la coopération internationale.
L’évènement intervient à un moment symbolique pour la jeunesse tunisienne: une génération connectée, éduquée et déterminée à bâtir un avenir meilleur, malgré les défis économiques et sociaux que connaît le pays.
Bien plus qu’un simple rassemblement, cette manifestation se veut un signal d’espoir, une plateforme de coopération et un moteur de rayonnement international pour la Tunisie.
Une nouvelle génération de leaders
Parmi les entrepreneurs tunisiens présents, Ali Koubaa, ingénieur de formation et entrepreneur engagé dans la transformation digitale, incarne cette nouvelle génération de leaders.
Fort d’une riche expérience dans la digitalisation de plusieurs secteurs clés et dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, il est aujourd’hui cofondateur et CEO d’Auto Sans Risque, une startup tunisienne labellisée depuis 2023.
Sa mission : renforcer la confiance et la transparence sur le marché de l’automobile d’occasion. «Notre ambition est de digitaliser l’expérience automobile à travers des services innovants de diagnostic, d’accompagnement à l’achat et à la vente, ainsi que de recommandation de véhicules vérifiés», explique-t-il.
«Le secteur automobile tunisien connaît une mutation rapide avec la digitalisation des services liés à l’achat, à la vente ou à la gestion des véhicules.
Notre start-up s’inscrit dans cette dynamique en proposant une plateforme numérique dédiée à la transparence, la fiabilité et la sécurité sur le marché de l’occasion», a-t-il poursuivi.
Le but est d’aider chaque automobiliste à prendre une décision éclairée et sans risque, grâce à un réseau national d’experts et de garages agréés, hautement qualifiés pour réaliser diagnostics et inspections automobiles.
Parmi les principales innovations : le diagnostic pré-achat, pour connaître l’état réel d’un véhicule avant l’achat, le diagnostic pré-vente, pour valoriser un véhicule et inspirer confiance, le contrôle global du véhicule, qui permet d’assurer sécurité et fiabilité, en plus d’une liste des voitures recommandées, déjà vérifiées et certifiées par les experts partenaires.
Grâce à ces services, la start-up digitalise et fiabilise tout le parcours automobile, de l’inspection à la transaction. Elle développe également des outils d’évaluation et de suivi basés sur la donnée, offrant une expérience plus personnalisée et transparente.
«Nos diagnostics ne sont pas une charge, mais un investissement intelligent», affirme Koubaa. «Ils permettent d’éviter les mauvaises surprises et de réduire les coûts sur le long terme».
Sur le plan économique, le modèle d’Auto Sans Risque reste rentable et durable, fondé sur la digitalisation et un réseau d’experts partenaires. Il permet de réduire les coûts d’exploitation, de maintenir des tarifs accessibles et d’innover sans compromettre la qualité.
La Tunisie, un laboratoire d’innovation pour le continent africain
Au-delà de la rentabilité, la start-up contribue à structurer et professionnaliser le secteur automobile tunisien, créant de nouvelles perspectives de croissance et d’employabilité, tout en instaurant une dynamique positive et durable.
Ali Koubaa souligne enfin que, malgré un marché tunisien encore restreint, la Tunisie représente un laboratoire d’innovation pour le continent africain.
«Notre ambition est de faire de la Tunisie un hub africain pour des solutions automobiles fiables, connectées et 100 % digitales».
De son côté, Omar Bejaoui, Project Manager d’un programme d’incubation, met en avant le rôle des structures d’accompagnement.
Selon lui, «les leviers les plus efficaces sont l’investissement dans le développement des compétences, le soutien à l’entrepreneuriat à travers l’incubation et l’accès au financement, ainsi que la valorisation des chaînes de valeur locales».
La Fondation Tunisie pour le Développement mise sur des partenariats à valeur partagée, alignant les besoins du secteur privé avec les objectifs de développement local, tout en impliquant les institutions publiques dans la coconstruction, le cofinancement et l’évaluation d’impact.
«Nos projets offrent aux jeunes des formations pratiques, un accompagnement entrepreneurial et un accès à des opportunités économiques locales», explique-t-il. Une approche qui transforme les défis socioéconomiques en moteurs de croissance inclusive et durable.
Selon Saidou Sanou, vice-président exécutif mondial de la Junior Chamber International (JCI), une organisation regroupant des jeunes leaders âgés de 18 à 40 ans engagés pour un changement positif et durable, «à travers mes responsabilités au sein de la JCI, notamment dans la zone Afrique et Moyen-Orient, j’ai pu accompagner des leaders, des entrepreneurs et des communautés engagées dans des projets de développement, d’innovation et d’impact sociétal.
Ces expériences m’ont permis de constater à quel point les jeunes entrepreneurs de ces régions jouent un rôle central dans la relance économique durable », a-t-il déclaré. Cette jeunesse, selon lui, représente une véritable force d’innovation, d’adaptation et de créativité. Grâce à la JCI, elle bénéficie d’un écosystème dynamique qui favorise le développement des compétences entrepreneuriales, renforce le leadership et amplifie l’impact social à travers plusieurs programmes emblématiques.
Parmi eux, le « Creative Young Entrepreneur» (CYE) met en valeur l’innovation responsable, tandis que «JCI Rise » soutient la relance économique post-crise et la résilience communautaire. À cela s’ajoute «JCI in Business», une initiative qui relie de jeunes entrepreneurs du monde entier, ainsi que des partenariats avec le secteur privé et les institutions financières destinés à faciliter l’accès aux financements et aux marchés régionaux.
Partage d’expériences et des bonnes pratiques
En combinant technologie, entrepreneuriat vert et inclusion, ces jeunes entrepreneurs contribuent à transformer la fragilité économique actuelle en une économie plus durable, numérique et socialement responsable. Car si l’Afrique et le Moyen-Orient partagent de nombreux défis : chômage des jeunes, manque d’industrialisation, disparités régionales, ils disposent également d’un potentiel commun immense, porté par l’énergie, la créativité et la résilience de leur jeunesse.
Cette dernière s’attache à renforcer la coopération interrégionale à travers des jumelages et des partenariats inter-organisationnels favorisant le partage d’expériences et des bonnes pratiques. Elle met également en œuvre des programmes conjoints axés sur l’entrepreneuriat inclusif, la paix et la digitalisation, tels que «JCI Unplugged» ou le «Summit of Members and Senators».
Dans cette même dynamique, le développement d’un réseau régional d’incubation JCI vise à soutenir les startups locales et à promouvoir une économie circulaire adaptée aux réalités de chaque territoire.
L’objectif est clair : créer un pont économique et humain entre l’Afrique et le Moyen-Orient, où les jeunes deviennent des acteurs clés de l’intégration et de la transformation régionale. Pour y parvenir, la JCI propose des formations sur le leadership digital et éthique, intégrant les usages responsables de l’intelligence artificielle, mène des projets alignés sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et introduit des modules d’IA appliquée à l’entrepreneuriat social dans les académies nationales et régionales.
Elle favorise également la mise en réseau avec des experts issus des secteurs technologique et environnemental afin de renforcer la collaboration et l’innovation à impact.
Pour finir, Saidou Sanou souligne que la JCI ne se limite pas à former des leaders pour aujourd’hui, mais qu’elle prépare une nouvelle génération de décideurs visionnaires, capables de transformer les défis technologiques et écologiques en opportunités concrètes de croissance, de durabilité et d’inclusion.