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Culture

Laurent Mauvignier Remporte le 123e Prix Goncourt pour « La Maison Vide » : Histoire familiale et héritage de l’enfance

  • 8 novembre 17:30
  • 4 min de lecture
Laurent Mauvignier Remporte le 123e Prix Goncourt pour « La Maison Vide » : Histoire familiale  et héritage de l’enfance

Le 4 novembre, le monde littéraire a été secoué par l’annonce tant attendue du lauréat du Prix Goncourt 2025, un des événements les plus marquants de la rentrée littéraire. C’est à Laurent Mauvignier, auteur de « La Maison vide » (Minuit), qu’a été attribué ce prestigieux prix.

Dès le premier tour du scrutin, Mauvignier a fait l’unanimité avec six voix, devançant ainsi Caroline Lamarche, lauréate d’une honorable seconde place avec quatre voix pour «Le Bel Obscur» (Seuil). Parmi les autres figures marquantes de cette édition se trouvaient Emmanuel Carrère, avec «Kolkhoze (P.O.L.)», et Nathacha Appanah, lauréate du prix Femina 2025 avec «La Nuit au cœur» (Gallimard), mais c’est bien le roman de Mauvignier qui a captivé l’attention du jury. «La Maison vide», une fresque familiale de 750 pages, est une œuvre «fondamentale» pour l’Académie Goncourt, selon les mots de son président, Philippe Claudel. Dans ce roman ambitieux, Mauvignier explore plusieurs générations d’une famille dans un village imaginaire de Touraine, un lieu inspiré de celui où l’auteur a grandi, autour des récits que lui racontaient les anciens de son enfance. Un roman à la fois intime et universel, aux pages empreintes de la mémoire collective d’une région, mais également d’un monde en perpétuel changement.

Dans «La Maison vide», Laurent Mauvignier, fidèle à son écriture dense et détaillée, plonge le lecteur dans un univers où les histoires se tissent à travers les générations. Avec une approche à la fois littéraire et presque documentaire, il retrace l’évolution d’une famille et d’une communauté, en s’attardant sur l’intime et la mémoire.

Ce roman est un miroir où se reflètent les vies de ceux qui ont été, qui sont, et qui restent en suspens dans le flot de l’histoire. Le récit, écrit à hauteur d’enfant, se nourrit des souvenirs d’un passé révolu et des histoires partagées au fil des années. Mauvignier réussit à capter l’essence de ces vies, parfois modestes, souvent marquées par le poids de l’histoire, et à les transformer en une fresque vibrante de vérité et de poésie. En remportant ce Goncourt, l’écrivain rend hommage à une certaine mémoire collective, à une France profonde, certes silencieuse mais pas pour autant oubliée. Né en Touraine, dans une famille ouvrière, Laurent Mauvignier a toujours puisé dans son expérience personnelle et dans les récits de son entourage pour nourrir son écriture. Depuis son premier roman, «Loin d’eux» (1999), jusqu’à ses œuvres plus récentes comme «Des hommes» ou «Histoires de la nuit», il s’est imposé comme un auteur incontournable, au style unique et reconnaissable entre mille.Le Prix Goncourt 2025 vient consacrer une œuvre déjà riche de vingt romans. Mais cette distinction, par son ampleur, marque un tournant dans sa carrière. Pour Philippe Claudel, il ne s’agit pas simplement d’une récompense, mais d’un véritable «salut» à un écrivain dont le travail, en 2025, «n’est pas une somme, mais un roman fondamental».

Avec «La Maison vide», Laurent Mauvignier entre dans la grande histoire de la littérature française. Son Goncourt est non seulement une consécration méritée d’un roman exceptionnel, mais aussi un hommage à son parcours littéraire d’une rare constance. Ce prix est une invitation à redécouvrir une œuvre dense et profonde, où l’histoire de l’intime se confond avec celle d’un pays, d’une mémoire, d’une génération.

Auteur

La Presse