La 28e édition d’« Ecomondo », dédiée à la transition écologique, s’est tenue du 4 au 7 novembre dans la ville italienne de Rimini sur l’Adriatique. Ce salon se distingue par sa grande superficie et le nombre de ses visiteurs, environ 1.600 exposants (entreprises, start-up, institutions, Think tanks, associations) et plus de 170.000 visiteurs professionnels venus de plus de 100 pays. Plongée dans une foire qui s’affirme parmi les premiers salons spécialisés de l’écologie et de l’environnement.
La Presse — Grâce à « Ecomondo », la séduisante ville de Rimini a ajouté à ses nombreux attraits un atout de taille : le salon spécialisé de l’écologie et de l’environnement. Ce qui lui vaut d’être considérée comme la capitale italienne (et européenne) de la durabilité.
L’ingéniosité, pour mot d’ordre
À l’intérieur de la Foire internationale de Rimini, les halls du salon vibraient d’une agitation continue. Sous les immenses verrières, un flot ininterrompu de visiteurs se déversaient entre les stands. Ingénieurs, startupeurs, chercheurs, responsables d’entreprises et représentants institutionnels se croisaient, badge autour du cou, dossier sous le bras, tablette à la main.
Les conversations se mêlaient aux démonstrations techniques. L’air est chargé d’une énergie particulière, celle des rencontres professionnelles où tout semble possible. Les stands rivalisaient d’ingéniosité : ici, une maquette de station d’épuration circulaire : là, une borne solaire : plus loin, un robot trieur de déchets.
Les stands se sont transformés en véritables ruches où les exposants professionnels abordaient les visiteurs ; les responsables, chacun à sa façon, développaient devant un public attentif les chapitres de l’écologie sous ses vertus et ses belles couleurs. La délégation tunisienne participant à ce rendez-vous était composée de représentants de la Fédération générale du textile, de l’habillement, de la chaussure et du cuir, de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), ainsi qu’un groupe d’hommes d’affaires représentant des entreprises spécialisées dans divers domaines industriels.
Parmi les abeilles butineuses se trouvaient 10 startupeurs tunisiens, à savoir « 3 D Wave » (AI), « Alba » (textile), « Alder » (Green solutions greentech), « Arcana soft » (ICT) « CureBionic » (Medtech), « LR Move » (Mobility), « Quark » (textile), « Safesphere » (ICT), « Strikemotors » et « Voltat » (Mobility). Pleins d’ardeur et d’émulation, ces jeunes entrepreneurs sont prêts à sauter sur les occasions, à saisir les opportunités professionnelles et à conquérir des marchés européens ; ils participaient avec des produits modernes et des arguments de vente solides.
Finir avec le « produire, consommer, jeter »
Le développement durable porte les couleurs verte et bleue devenues les solutions pour un futur vivable. À cette édition d’Ecomondo, l’inévitable intelligence artificielle et le numérique se sont invités au programme. L’économie change de couleur et, face à la crise climatique et à la raréfaction des ressources, de nouveaux modèles s’imposent, plus responsables, plus inventifs.
On parle désormais d’économie circulaire, verte et bleue. Trois nuances pour un même espoir : celui d’un développement qui ne rime plus avec destruction.
L’économie circulaire, d’abord, s’attaque à nos vieilles habitudes du « produire, consommer, jeter ». Elle s’inspire du cycle de la nature qui se résume en la formule que « rien ne se perd, tout se transforme ». L’objectif ? Allonger la durée de vie des produits, réduire les déchets, donner une seconde chance à la matière. Les entreprises repensent leurs chaînes de production : on répare, on recycle, on réinvente. Dans un monde où les ressources s’épuisent, le déchet devient une ressource et l’intelligence remplace le gaspillage.
L’économie verte, elle, vise plus large. C’est la promesse d’une croissance respectueuse de l’environnement. Elle mise sur les énergies renouvelables, la mobilité propre, l’agriculture durable. L’idée n’est pas de freiner le progrès, mais de l’orienter autrement : produire mieux, consommer moins, préserver la biodiversité. Les politiques publiques s’en emparent, les entreprises s’y convertissent, les citoyens y voient un levier d’avenir. L’économie verte, c’est la recherche d’un équilibre entre prospérité et planète.
Et puis, il y a l’économie bleue, qui regarde vers la mer et les océans qui couvrent plus de 70 % de la Terre : ils nourrissent, régulent le climat et abritent une biodiversité inestimable.
L’économie bleue cherche à valoriser ces richesses sans les épuiser : pêche durable, énergies marines, biotechnologies, tourisme côtier. Elle est stratégique pour les pays méditerranéens, où la mer est à la fois ressource, horizon et mémoire.
Et le combat se poursuit !
Ces trois économies se complètent ; ensemble, elles dessinent un nouveau modèle fondé sur la sobriété, l’innovation et la responsabilité. L’économie change de paradigme : elle apprend enfin à vivre à l’unisson de la nature.
Dans les réflexions liées à l’économie de préservation de l’environnement, « Ecomondo » réfléchit à penser les politiques de demain, élaborer des stratégies et influencer le débat public par des rapports, des conférences et des publications.
À la lumière des déclarations d’Alessandra Astolfi, présidente du Salon, l’édition 2025 d’« Ecomondo » a réussi son pari de développer tous les thèmes relatifs à l’économie circulaire et l’économie verte et bleue.
Une page est tournée : bientôt, les yeux du monde seront tournés vers « Belèm » au Brésil où se tiendra du 10 au 18 novembre la COP historique qui marquera les 10 ans de l’Accord de Paris (2015). La COP30 devra prouver que la promesse d’un monde soutenable n’était pas une illusion, mais un engagement encore possible. L’économie de demain sera verte, ou ne sera pas.