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Sport

Violence dans les stades – Organisation des matches : La bonne formule est à trouver

  • 10 novembre 19:10
  • 5 min de lecture
Violence dans les stades – Organisation des matches :  La bonne formule est à trouver

Des solutions existent, notamment les « stadiers », qui peuvent rendre un grand service.

La Presse — La réduction des violences dans les stades et la sécurisation des matchs étaient au cœur d’une réunion de coordination présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports. Cette réunion visait à renforcer les mécanismes de lutte contre la violence et le hooliganisme dans les infrastructures sportives. Cette réunion avait pour objectif de renforcer la coordination et de dynamiser le rôle du comité mixte chargé des questions d’organisation et de sécurité, et de préparer le bon déroulement des prochains événements sportifs.

Plusieurs décisions ont été prises, dont les plus importantes sont les suivantes :

1. Modernisation de la salle de contrôle : Le Complexe sportif national a été chargé de préparer la salle de contrôle du stade olympique Hammadi Agrebi de Radès, afin qu’elle soit opérationnelle durant la seconde moitié de la saison.

2. Révision des sanctions : Une réunion de travail se tiendra  avec toutes les parties concernées (la Fédération tunisienne de football, la Ligue nationale de football professionnel et des représentants du ministère de l’Intérieur) afin de revoir et d’adapter le barème des sanctions liées aux actes d’émeute et de violence dans les stades.

3. Manuel des procédures et des pouvoirs : Un manuel des procédures unifié sera élaboré, définissant les pouvoirs et les responsabilités de chacun, et servira de document de référence pour tous les matchs.

4. Nomination des coordinateurs généraux : Un plan de nomination des coordinateurs généraux dans les stades sera adopté, précisant clairement leurs missions. Ces coordinateurs seront choisis parmi les diplômés sans emploi des instituts supérieurs de sport et d’éducation physique.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports a souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes et décisives pour éradiquer le phénomène de la violence, tout en renforçant les sanctions dissuasives et en les appliquant à tous les contrevenants sans exception.  Toutes ces décisions se respectent. Elles relèvent d’une volonté de remettre de l’ordre tout en reprenant en main ce public qui demeure livré à lui-même.

D’ailleurs, on s’évertue à remettre en cause par exemple la fermeture d’une zone du stade. Et si c’est pour une question de sécurité ?

Sécurité et santé

Nous avons appris que deux questions sont indiscutables au sein d’une organisation : la sécurité et la santé. Tout le reste peut être remis en cause, sauf ces deux aspects qui relèvent de la discrétion de ceux qui en sont, responsables. Le premier problème qui nous tient à cœur et à l’image de ce qui se passe dans les grandes nations du sport, est bien d’éviter de mêler le service d’ordre à l’organisation.

En effet, le service d’ordre dans n’importe quelle organisation (cela va d’une salle de cinéma à une manifestation de rue),  est là rien que pour éviter que les choses ne dégénèrent. Il n’a  pas à intervenir à moins qu’il y ait menace de heurts dangereux ou de détérioration de biens publics.

C’est la raison pour laquelle on a créé des placeurs, des volontaires d’un organisme donné pour canaliser et prévenir les débordements, les «stadiers » dans les stades. Ces « stadiers »,  revenez à bien des procès verbaux de réunion du genre  et vous trouverez que l’on a recommandé leur formation et leur mise en place le plus tôt possible.

Les « stadiers» sont des personnes triées sur le volet,  parmi les supporters qui voudraient rendre service à leurs clubs. Ils sont choisis pour leur influence, leurs ancienneté, souvent au sein des groupes qui se forment au sein des supporters, pour reconnaître ceux qui «bougent» plus que d’autres, savent où on cache les fumigènes interdits, qui les manipule, ceux qui prennent l’initiative de la violence, reconnaissent les trublions, les provocateurs et les incitateurs à ces débordements qui coûtent un argent fou pour les clubs, etc.

Ils rendent de ce fait service en réduisant les risques encourus. Ils surveillent les entrées aux côtés des comités d’organisation et ne reconnaissent ni les cousins ni les voisins. Ils incitent au paiement du prix d’entrée, etc. Tout cela, le service d’ordre ne peut le faire et n’a pas à s’y mêler. Pour que chacun joue son rôle et que le football demeure un spectacle.

Où en est-on dans tout cela?

Le football anglais a repris la situation en main pour contrôler et annihiler le hooliganisme, avec la mise en place de ces «stadiers » solidement formés. Ils ont conclu, à l’issue d’une étude sérieuse, que mêler la police, le service d’ordre, pourrait exacerber les réactions et tout fausser. Et cela fait un bon bout de temps que l’on n’entend plus parler de ces hooligans qui effrayaient tous les organisateurs de par le monde.

Pourquoi ne pas s’en inspirer ?

Indépendamment de cet aspect, les raisons de ces actions violentes n’ont pas toutes été évoquées. L’arbitrage et la VAR, deux points que nous considérons essentiels.

Cela ne justifie rien, mais ce sont des éléments à prendre en considération. Là aussi, il y a bien des questions que l’on doit se poser.

Auteur

Kamel GHATTAS