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Economie

Ils ont dit

  • 12 novembre 18:10
  • 3 min de lecture
Ils ont dit

 

Aslan Berjeb, Président de la Conect 

 

« Le café n’est pas seulement une boisson pour les Tunisiens; c’est une part de notre quotidien, de nos foyers et de nos discussions. Pourtant, cette filière continue de subir les mêmes blocages : monopole d’importation, prix administrés qui figent l’offre, pénuries à répétition et un marché parallèle qui prospère au détriment de la concurrence loyale et de la sécurité du consommateur.

Aujourd’hui, le café a enfin sa voix à la Conect. Nous venons de créer le Groupement des Torréfacteurs de Café et je félicite son président, Lahmar Jasser, ainsi que tout son bureau exécutif.

Depuis trop longtemps, on applique les mêmes solutions d’urgence, les mêmes « plans exceptionnels », sans s’attaquer aux causes.

Il est temps de changer de logiciel.

Nous appelons à ouvrir l’importation du café vert à davantage d’acteurs privés agréés, avec des règles strictes de traçabilité, de qualité et de contrôle sanitaire. Nous demandons aussi d’autoriser la vente de café vert entre torréfacteurs pour donner de la souplesse au marché et permettre aux plus petits d’accéder à la matière première.

Nous proposons de mettre en place une plateforme numérique unique pour tracer les flux, lutter contre la contrebande et garantir l’égalité d’accès. Nous devons passer d’une gestion de pénurie à une véritable gouvernance par la donnée : transparence des volumes, visibilité sur les calendriers d’importation et mécanismes anti-spéculation.

Et nous souhaitons instaurer un cadre de concertation Etat–profession pour piloter cette transition et protéger l’intérêt public. A la Conect, notre boussole est claire : liberté d’entreprendre et règles transparentes. Libéraliser, ce n’est pas déréguler ; c’est responsabiliser les acteurs, renforcer les contrôles, couper l’oxygène au marché parallèle et redonner de l’air aux PME qui créent de la valeur ici, en Tunisie ».

Moez Hadidane, Analyste financier

« Le taux de croissance prévu par le gouvernement pour 2026, fixé à 3,3 %, est ambitieux mais atteignable à condition que les conditions économiques favorables soient réunies. Sa réalisation dépend largement de la bonne performance des secteurs de l’agriculture et du tourisme, ainsi que de l’amélioration d’autres secteurs comme les mines et l’énergie. Toutefois, l’économie tunisienne a besoin d’un taux de croissance compris entre 5 et 6 % pour absorber le chômage et surmonter les difficultés financières auxquelles les entreprises font face. 

L’Etat doit prendre des décisions courageuses et douloureuses : réformer les entreprises publiques, réduire progressivement les subventions pour les réorienter vers l’investissement, et maîtriser la masse salariale en la liant à la productivité. Ces mesures pourraient avoir un impact positif sur l’économie nationale au cours des trois prochaines années.

Concernant les hypothèses du projet de balance économique, le prix du baril de Brent, estimé à 63,3 dollars, reste réaliste malgré la forte concurrence entre les pays du Golfe et les Etats-Unis et le ralentissement de la croissance mondiale, car les pressions économiques internationales tendent à limiter la hausse des prix du pétrole ».

Auteur

Saoussen BOULEKBACHE