Plus de notoriété pour l’huile d’olive tunisienne
La filière oléicole tunisienne s’étend sur 1,8 million d’hectares d’oliviers et représente, selon le ministère de l’Agriculture, plus de 40% des exportations agricoles du pays. Cependant, la majorité des expéditions se fait encore en vrac, limitant ainsi la valeur ajoutée locale. Sur les 280.000 tonnes exportées, 85% étaient en vrac et seulement 15% conditionnées, un record historique pour l’huile conditionnée jamais atteint auparavant.
Le processus de labellisation et de valorisation de l’huile d’olive est lié à plusieurs enjeux majeurs : le soutien aux agriculteurs, les conditions de production (traçabilité, appuis étatiques, contraintes financières), la valorisation des produits et l’insertion des producteurs sur le marché (commercialisation), ainsi que les caractéristiques de la demande, comme les habitudes de consommation et la notoriété des labels.
Aujourd’hui, une grande partie de l’huile d’olive tunisienne est exportée sans conditionnement, pour être ensuite reconditionnée et commercialisée par des concurrents étrangers, privant le pays de marges de bénéfices significatives. Pour y remédier, il est nécessaire de renforcer la réglementation, généraliser la mise en bouteille et assurer un étiquetage correct. L’État doit encourager les producteurs à développer des marques emballées tout en valorisant l’identité tunisienne du produit.
Selon Faouzi Zayani, expert en politiques agricoles, le développement du conditionné est essentiel, surtout avec des prévisions tablant sur une production record. «Nous disposons d’atouts incontestables : notre huile d’olive est ancrée dans l’histoire depuis plus de trois mille ans, nous possédons plus de 100 variétés et des produits de terroir uniques. Si nous parvenons à valoriser ces richesses avec le concours de tous les acteurs de la filière, ce produit majeur peut devenir un moteur de croissance durable, générer des devises et améliorer notre balance commerciale déficitaire». L’objectif est de renforcer la notoriété de l’huile d’olive tunisienne, de la positionner comme un produit de qualité sur les marchés extérieurs et créer un positionnement pertinent face à la concurrence espagnole et italienne.