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Vers un cadre réglementaire pour l’usage des drones en Tunisie

  • 12 novembre 08:58
  • 5 min de lecture
Vers un cadre réglementaire pour l’usage des drones en Tunisie

Le ministre de la Défense Nationale, Khaled Shili, a souligné que les drones constituent désormais un défi croissant aussi bien à l’échelle nationale que mondiale en raison de l’utilisation sur la plus large échelle de ces appareils dans les domaines militaire et civil.

S’exprimant lors de la séance plénière conjointe consacrée à l’examen du budget du ministère de la Défense nationale, tenue mardi après-midi au palais de Bardo, le ministre a indiqué que son département a organisé plusieurs réunions de travail avec les ministères concernés à propos de cette question.  

Ces concertations, a-t-il révélé, ont abouti à un accord au sein du ministère du Transport (direction générale de l’aviation civile) prévoyant la création d’une commission chargée d’élaborer un projet de texte réglementant l’utilisation des drones.

Ce projet, a-t-il précisé, a été finalisé et soumis pour avis aux différentes parties.

Pour contrer les menaces résultant de l’utilisation des drones, Shili a ajouté que le ministère œuvre également à contrer à mener des exercices conjoints avec les services du ministère de l’Intérieur, afin d’assurer une réponse rapide et coordonnée à toute situation d’urgence.

Il a, par ailleurs, mis en garde contre la gravité de la prolifération des drones dans l’espace aérien tunisien et les risques qu’ils représentent pour la sécurité aérienne, les infrastructures, les individus et le dispositif sécuritaire, mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre la concertation et l’échange d’informations avec les ministères de l’Intérieur et du Transport pour être à l’affût des des nouveautés technologiques mondiales dans ce domaine.

Il a insisté sur la nécessité de développer la capacité de l’armée à neutraliser ces appareils, notamment à travers la maîtrise des systèmes de brouillage. 

Concernant l’incident impliquant la flottille Somoud lors de son passage au port de Sidi Bou Saïd, et les différentes hypothèses avancées à ce sujet, Shili a précisé que « la question fait toujours l’objet d’une enquête par les autorités compétentes et bénéficie de toute l’attention requise ».

Il a également rappelé que le ministère a lancé, depuis 2013, un programme spécifique en coordination avec le ministère des domaines de l’État et des affaires foncières visant à relocaliser certaines casernes militaires selon un plan progressif tenant compte des exigences sécuritaires et urbanistiques. 

D’autre part, il a mis en avant le rôle de l’institution militaire dans le développement régional et le soutien à l’effort national de développement.

Il a cité l’exemple du projet de Rjim Maatoug qu’il a qualifié de « réussite », avec la construction de 1 mille 600 logements ruraux répartis sur six villages abritant 8 mille habitants, la plantation de 320 mille palmiers sur une superficie de 2 mille 460 hectares et l’extension de l’expérience à l’ensemble de la région du Sud et des zones désertiques. 

Shili a ajouté que l’Office de Rjim Maatoug pour le développement du Sud et du Sahara (ORMDSS) a connu une évolution qualitative, ses missions s’étant élargies à l’industrie, l’agriculture et le tourisme, ajoutant qu’un plan national stratégique à l’horizon 2050 est en cours d’élaboration, reposant sur l’amélioration du cadre législatif et la programmation de projets de développement à moyen et long termes.

Evoquant la contribution du génie militaire aux grands projets nationaux, le ministre a rappelé les efforts déployés par l’armée nationale en vue de réhabiliter bon nombre d’ouvrages publics et monuments historiques, citant en exemple la maison de culture Ibn Khaldoun ainsi que les remparts et bassins aghlabides de Kairouan. 

Volet coopération avec les établissements de formation professionnelle, Shili a indiqué que son département s’emploie à promouvoir la formation professionnelle par l’entremise de 13 centres de formation offrant 61 spécialisations et 11 ateliers.

L’objectif, a-t-il expliqué, étant de favoriser l’attrait des jeunes envers ce créneau porteur et former une main-d’œuvre qualifiée en phase avec les besoins pressants du marché du travail.

Le ministre a, par ailleurs, passé en revue la contribution de son département au développement de la technologie de l’ensemencement des nuages, dite aussi pluie artificielle, pour lutter contre la sécheresse, ajoutant que cette contribution a été réalisée dans le cadre d’un projet pilote au moyen d’un appareil C-730 pour relever le niveau d’eau du barrage de Sidi Salem.

Une tel projet, a-t-il renchéri, témoigne à nouveau de l’engagement des forces armées en faveur de la promotion de la recherche scientifique, pilier essentiel du développement durable.

Revenant sur la convention militaire conclue avec l’Algérie, le ministre a expliqué qu’il ne s’agit pas d’un nouvel accord mais plutôt d’un accord déjà signé en 2001 et qui a été révisé dans la perspective de tenir compte des évolutions récentes et d’élargir les domaines de coopération, notamment, dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontière et la sécurisation de la frontière commune.

Il a tenu à souligner à ce propos que les relations Tuniso-algériennes reposent sur une histoire commune et un partenariat stratégique immuable et « apolitique », ajoutant que le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays est un choix éminemment stratégique au service de la sécurité et de la stabilité de la région tout entière.

Auteur

La Presse