Économie circulaire et développement durable : Les femmes excellent !
La présente session de Mobidoc Green Post-Doc a, encore une fois, montré l’implication et l’engagement confirmés de la femme chercheuse dans la promotion de la recherche scientifique, en général, et celle axée sur le développement durable, car écologique et respectueux de l’environnement, en particulier.
Cette corrélation est prouvée par le taux de participation féminine au dispositif Mobidoc qui s’élève à 94%. Des chercheures ont, en effet, remis leurs dossiers de candidature, une présentation minutieuse de leurs projets respectifs à l’appui ; des projets à portée écologique, traitant chacun d’une thématique environnementale bien déterminée.
La Presse —En effet, 55% des projets ont attrait à l’économie circulaire et à la gestion des déchets. 16% des projets abordent la thématique de la gestion durable des ressources naturelles, 12% évoquent la préservation de la biodiversité et 5% traitent des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Notons que 5% des projets portent sur des thématiques pluridisciplinaires ; 4% sur le changement climatique et 3% sur l’urbanisation et les villes durables.
Un aliment naturel et végétal pour l’aquaculture
Parmi les post-docteurs qui ont signé des conventions Mobidoc Green avec des organismes bénéficiaires figure le Dr Chedliya Hamdi, post-docteur à l’Institut Pasteur de Tunis. Bénéficiaire du programme Aresse, elle présente un projet de développement d’un aliment naturel pour l’aquaculture à base de plantes locales et enrichi en pro-biotiques.
«L’objectif requis consiste à réduire et l’utilisation des antibiotiques et l’importation de la farine animale, utilisés tous les deux dans l’aquaculture. Le recours aux antibiotiques finit par causer des dégâts redoutables sur la biodiversité et sur l’écosystème ; des résidus d’antibiotiques peuvent être interceptés sur les filets…
Quant à la farine animale utilisée dans l’alimentation des poissons, elle coûte cher aux aquaculteurs. Il serait plus sain et plus économique de la substituer par une farine végétale. Aussi, indique-t-elle à La Presse, mon projet se veut-il une solution à même de promouvoir une production aquacole plus durable et respectueuse de l’environnement».
Pour du plastique non toxique !
Le Dr Bakhta Aouey, docteur en sciences biologiques, participe à la session Mobidoc Green Post-Doc via un projet qui serait, certainement, d’une grande utilité en matière d’économie circulaire et de valorisation des déchets en plastique. Il consiste en l’invention d’un bio-indicateur et d’un procédé de désintoxication du plastique recyclé, et ce, pour servir les défis d’une économie circulaire durable.
«Cela consiste en l’application d’une source biologique, notamment une molécule bio-polymère naturelle qui a la capacité de capter les agents toxiques contenus dans le plastique. Mon projet fera l’objet d’un jumelage avec une société de recyclage des déchets en plastique située à Sfax, ainsi qu’un laboratoire de toxicologie, de microbiologie environnementale et sanitaire relevant de la Faculté des sciences à Sfax», souligne-t-elle, ravie.
Des micro-algues, pour l’assainissement des eaux usées
Autre chercheure, qui a fait d’une cause environnementale son terrain de recherche et d’innovation : le Dr Faten Ben Amor, docteur en sciences biologiques, participe à Mobidoc Green via un projet écologique visant la préservation des ressources hydriques. Il s’agit, en effet, de l’invention d’un procédé green qui use des micro-algues pour l’assainissement des eaux usées. «Mon projet sera utile et exploitable tant au niveau des sites industriels qu’au niveau des stations d’épuration des eaux usées», indique-t-elle.
Il est à noter que les conventions signées entre les chercheures et les organismes bénéficiaires portent sur une durée de deux ans ; une durée parfaitement adaptée à la mise en application des travaux de recherche et à l’étude de leur impact sur l’organisme en question. Ce qui permettra d’ouvrir de nouveaux horizons aux chercheures qui embrasseraient, probablement, une carrière professionnelle en tant qu’éléments de grande compétence et des maillons forts du développement durable.