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La vie associative à l’heure de l’Intelligence artificielle : L’IA, une arme à double tranchant !

  • 15 novembre 17:30
  • 5 min de lecture
La vie associative à l’heure de l’Intelligence artificielle : L’IA, une arme à double tranchant !

Bien qu’embryonnaire, l’IA ne cesse de susciter un large débat autour de ses avantages et inconvénients, ses enjeux et défis. Et pourtant, elle s’infiltre dans tous les domaines de la vie, sans indiscrétion. 

La Presse — Ainsi, le colloque scientifique intitulé «Les associations et l’IA, opportunités et défis», organisé dernièrement à la Cité des sciences de Tunis, à l’initiative du centre Ifeda pour les associations, puise dans ce sens de transition. De l’intelligence émotionnelle à celle artificielle IA, un récit de Mille et une Nuits, comme un voyage dans le temps, autrefois, qualifié d’une sorte de fiction. En fait, ce qui était virtuel devient, aujourd’hui, une réalité qui tente d’effacer l’empreinte humaine et automatiser l’environnement qui nous entoure. 

L’IA au service des associations

En effet, tirer profit des avantages de l’IA et éviter les éventuelles répercussions néfastes qu’elle pourrait avoir sur la dynamique associative étaient à l’origine d’un débat et de panels focalisés sur cette question. Animé par des experts et scientifiques, ce colloque a bien donné du grain à moudre, faisant une lecture critique et analytique de l’intelligence artificielle sous ses multiples facettes.

Pr Khaled Ghedira, membre permanent de l’Académie Beit Al Hikma et président d’honneur fondateur de l’Association tunisienne pour l’Intelligence artificielle a commencé par s’interroger sur l’avenir de l’humanité à l’ère de l’IA. Où va-t-on face à ses évolutions ? Bien que la question soit simple, la réponse, elle, semble complexe et compliquée. 

Pour certains, l’IA demeure le fruit de l’intelligence humaine et le corollaire des avancées technologiques que connaît le monde développé. A l’heure du numérique, dans ce contexte des grandes mutations stratégiques et géopolitiques, le temps semble opportun pour rejoindre le peloton. D’autres y voient une arme à double tranchant qu’il faut savoir doser savamment. Car les risques de mauvaises utilisations ou de dérapages ne sont pas négligeables, comme l’a bien montré Dr Ghedira. 

Du reste, l’IA peut, quand même, servir les associations qui, à leur tour, pourraient en profiter pour améliorer leur efficacité, leur manière d’agir et de communiquer. Cette interactivité est de nature à impacter positivement leurs tâches administratives : rédaction des documents, rapports, demandes de subvention, gestions des adhésions ou de dons, requêtes de financement et réponse aux appels à projet… Cela peut les aider à mener à bien leurs plans d’action et optimiser leurs campagnes de sensibilisation. 

L’éthique oblige !

Sans pour autant négliger le rôle de nos associations, notamment spécialisées, dans la promotion de la culture de l’IA. A ce titre, leur rôle n’est plus à démontrer. Mais, cela nécessite une approche maîtrisée et réfléchie. Déontologie professionnelle oblige. A quoi s’en tient Dr Yassine Slama, maître-assistant à l’Ecole supérieure de commerce (ESC).

Sa communication sur la question était liée à l’usage éthique et responsable de l’IA, comme condition sine qua non pour s’en protéger. «Pour cela, il est essentiel d’adopter une démarche éthique, en évitant les biais et en garantissant la protection des données, de veiller essentiellement à ce que l’IA complète l’interaction humaine plutôt que de la remplacer», prévient-il.  

En matière de santé, d’industrie, d’enseignement, de recherche scientifique-développement, et dans bien d’autres secteurs, l’apport de l’IA est qualifié de considérable. «C’est un excellent potentiel pour métamorphoser le monde positivement, une fois utilisée à bon escient et judicieusement», résume-t-on ainsi, en guise de conclusion.

D’ailleurs, une bonne partie du débat a été consacrée à ce volet, à travers des interventions ayant expliqué cette nouvelle donne : «L’IA comme moteur de changement : de la Géo AI à la gestion intelligente, comment Ageos intègre l’IA à tous les niveaux», «les enjeux de la cybersécurité pour les associations à l’ère de l’Intelligence artificielle», «de la vision à l’innovation : l’IA au service de l’impact social».

Rappelons que l’on avait parlé, au début de ce siècle, de ce qu’on a appelé, à l’époque, boom technologique. Ce fut, alors, un passage en force, sur fond de suspense et de stress anticipatoire d’un avenir incertain, où l’on était envahi par les nouveaux modes d’usage numérique, dans une société à peine en phase analogique. Et depuis, on évolue dans le temps, sur les traces de l’Occident qui n’a cessé de révolutionner notre façon de voir, de penser, d’imaginer et d’innover. Soit une autre perception de l’homme, cet être étrange victime des autres, bourreau de soi-même.

Auteur

Kamel FERCHICHI