Consommation : Le génie du mal
Oui malheureusement, contrairement à nos traditions religieuses et sociales, nombre de ceux qui sont chargés de produire, distribuer et prévenir le manque de ravitaillement des citoyens, ou ceux qui se sont affublés du profil de cette tâche, font tout pour soutirer le plus au pauvre consommateur, qui ne sait plus où donner de la tête.
La Presse — C’est ainsi que dans les grandes surfaces, on décrète que «le réseau est en panne» pour que les paiements se fassent en espèces. La raison est simple: arrondir le plus souvent au supérieur et se réserver un fonds de caisse assez substantiel à la fin de la journée.
Ou encore, arrondir, percevoir ce qui est dû de la même manière mais retrouver dans le ticket d’après des sous à récupérer.
Au niveau des produits en vente, c’est encore plus flagrant, et le consommateur n’y peut rien. Le brocoli par exemple, depuis la nuit des temps, était vendu à la pièce.
Maintenant, il n’est vendu qu’au kilo. Et le prix n’est pas donné. Cela revient à dire, que l’on met dans la poubelle la moitié du coût d’un produit qui visiblement a été délaissé pour son prix devenu exorbitant. Il retrouvera peut-être son cours normal une fois qu’il sera en pleine production et qu’il sera impossible de le garder en stock.
Les agrumes, il paraît que la production de cette année est respectable. Les prix affichés varient d’un lieu à un autre selon la catégorie de la clientèle. Ne parlons pas de ceux affichés dans les magasins qui deviennent de plus en plus nombreux dans les proches banlieues. Cela prouve que ces produits ont atterri dans ces étalages sans être passés par le marché de gros.
Il y a donc encore du travail à faire et le fait qu’il n’y ait pas encore de surveillance au niveau de ces marchés municipaux, le consommateur demeurera une victime et le coût de la vie sera de plus en plus difficile à supporter, alors que ces hausses de prix, on pourrait les prévenir avec la mise en place d’une gestion plus efficace.
Ne voyons pas tout en noir et avouons que la discipline de comportement est en nette amélioration.
Il y a un effort
Il y a de plus en plus de marchandises en «promotion». Cela suppose une disponibilité de produits qui dépasse la demande et cela pousse les producteurs à trouver des astuces pour écouler leurs articles. C’est du pain bénit pour les familles qui profitent de ces avantages que les grandes surfaces offrent de plus en plus souvent.
Il n’en demeure pas moins qu’il reste beaucoup à faire au niveau de la mise au pas, de ceux qui se sentent encore libres de fixer certaines limites et agissent dans une impunité totale.
Cette reprise en main n’est possible qu’avec l’organisation de nos marchés municipaux. Ces lieux, nous ne cesserons jamais de le rappeler, sont censés être des espaces sécurisés, où le consommateur est protégé.
Cela ne pourrait être autrement dans un endroit qui appartient à une municipalité, dont l’obligation première est de protéger ses concitoyens.
Interdiction du fardage
D’ailleurs, en quel siècle allons-nous instaurer l’interdiction du fardage ?
Le fardage consiste à masquer des produits de qualité inférieure, sous une couche de produits de qualité supérieure.
Cette pratique est considérée comme une tromperie sur la marchandise et est interdite par la loi.
Le fardage par exemple est interdit dans les fruits par la loi française sur la tromperie, notamment par l’article 1 de la loi du 1er août 1905 (!)
Cette interdiction vise à empêcher de tromper le consommateur en dissimulant des fruits de mauvaise qualité ou de calibre moindre sous une couche de produits de bonne qualité. L’interdiction s’applique à toutes les étapes de la commercialisation.
A la base
Pour le producteur tunisien, ce fardage s’effectue à la base, lors du remplissage des cageots. Pourtant, tout en ayant trompé sa clientèle, il réclame sans cesse les «pertes» supposées, ne tenant jamais compte de ce qu’il a fourgué au consommateur : des pommes acceptables en première couche et en dessous des fruits ne servant même pas pour jouer aux billes.
Existe-t-il une loi interdisant formellement le fardage tel que c’est le cas dans des pays où on l’interdit ?
Si oui, il faudrait l’appliquer. Sinon, il faudrait l’instituer et commencer son application dans les grandes surfaces (où il est vrai on peut choisir ce que l’on veut acheter) et les marchés municipaux (où on n’a pas le loisir de toucher à quoi que ce soit). En réservant une couleur particulière pour les cageots répondant aux conditions d’honnêteté dans les échanges.