RSE, qualité, compétitivité : Le triptyque qui réinvente l’entreprise tunisienne
La Tunisie vient de célébrer la Journée mondiale de la qualité lors d’un séminaire organisé à Tunis en partenariat avec « Forum Qualité et Maghreb Iso-certification ». Plus qu’une simple commémoration, cette rencontre intervient à un moment où les entreprises sont appelées à repenser leurs modèles de gestion, à renforcer leurs systèmes de management et à intégrer des pratiques responsables pour répondre aux nouveaux défis du marché.
La Presse — La Journée mondiale de la qualité, organisée récemment à Tunis en partenariat avec « Forum Qualité et Maghreb Iso-certification », et placée sous le thème « Qualité : penser différemment », a mis en lumière l’importance croissante de la culture qualité au sein des organisations.
Cette journée constitue une célébration internationale dédiée à la qualité et à celles et ceux qui la défendent quotidiennement au sein des organismes et des équipes. Dans ce cadre, Zouhaier Marrakchi, General Manager à « ZMC Qhse Services », a expliqué dans son allocution que la convergence entre la notion de la « qualité » et la « RSE » s’impose désormais comme un enjeu stratégique majeur pour les entreprises.
« Longtemps centrés sur la performance interne et la satisfaction client, les systèmes de management de la qualité évoluent aujourd’hui vers une vision élargie qui intègre les attentes de l’ensemble des parties prenantes », a -t-il noté.
Des dimensions sociétales, environnementales et éthiques
Zouhaier Marrakchi a souligné que la RSE vient ainsi compléter les outils existants en ouvrant le champ d’analyse à des dimensions sociétales, environnementales et éthiques, imposant une compréhension plus fine des impacts de l’entreprise et des risques émergents, notamment ceux liés au changement climatique.
Il a également indiqué que cette évolution ne peut réussir sans l’implication directe de la direction, appelée à donner du sens, à fédérer et à ancrer la démarche dans la culture organisationnelle. Selon lui, « la gouvernance doit redéfinir la mission, la vision et les valeurs de l’entreprise à la lumière des principes de l’ISO 26.000, tout en démontrant que la responsabilité sociétale n’est pas un simple discours, mais un véritable levier de création de valeur, d’attractivité et de pérennité ».
Sur le terrain, il a affirmé que les organisations disposent déjà de bases solides : cycle Pdca, analyse des risques, tableaux de bord ou encore revues de direction. « L’enjeu n’est donc pas d’inventer de nouveaux outils, mais d’élargir ces pratiques pour intégrer les défis de la RSE : gestion responsable des ressources, économie circulaire, montée en compétences, cybersécurité ou encore qualité du dialogue avec les parties prenantes », a-t- fait savoir.
L’intégration de la RSE dans les processus opérationnels devient alors un vecteur de transformation globale, obligeant l’entreprise à revoir ses pratiques, repenser son modèle et affirmer ses engagements.
Au final, Zouhaier Marrakchi a résumé que la RSE n’est pas un supplément au système Qualité : elle en constitue l’extension naturelle. En fusionnant ces deux démarches, l’entreprise renforce sa performance globale, gagne en crédibilité et s’inscrit durablement dans une trajectoire de progrès responsable.
Suite à des exigences internationales !
Dans la même perspective, Ben Daoud Djenidi, expert auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et consultant en systèmes de management intégré, souligne que ce séminaire s’inscrit dans une démarche de sensibilisation et de valorisation des bonnes pratiques.
L’objectif de cette rencontre est, comme chaque année, de célébrer la Journée mondiale de la qualité, instituée en 1990 par l’ONU, afin de promouvoir la culture de l’excellence, de la performance et de la responsabilité au sein des organisations publiques et privées. Cette journée constitue également une occasion d’évaluer les évolutions des normes internationales et leur impact sur la compétitivité des entreprises.
Selon lui, les exigences « des marchés internationaux poussent de plus en plus les organisations à se conformer aux standards de qualité, de sécurité, d’environnement et de responsabilité sociétale. De nombreuses grandes firmes mondiales imposent désormais à leurs futurs partenaires d’être certifiés en systèmes de management intégré, notamment en matière environnementale.
L’empreinte carbone, par exemple, est devenue un critère déterminant dans les chaînes de valeur mondiales, influençant les choix d’approvisionnement et d’investissements. Les entreprises qui s’alignent sur ces exigences renforcent non seulement leur conformité, mais améliorent aussi leur crédibilité et leur accès aux marchés ».
Pour intégrer graduellement la responsabilité sociétale dans leurs activités, a précisé Ben Daoud Djenidi, les entreprises doivent d’abord identifier l’ensemble des lois qui leur sont applicables et s’assurer de leur respect. Cette base réglementaire constitue le socle indispensable d’une démarche RSE structurée. Elles doivent, également, suivre rigoureusement leur consommation d’électricité, de gaz et d’eau afin de réduire leur impact environnemental tout en maîtrisant leurs coûts.
« Le bien-être du personnel demeure un autre axe essentiel: assurer des conditions de travail sûres, promouvoir l’équité et privilégier, lors des recrutements, les compétences locales afin de soutenir l’emploi dans leur zone d’implantation. Selon le contexte, d’autres mesures peuvent être adoptées, notamment en matière d’innovation, d’économie circulaire, de transparence ou d’engagement communautaire », a-t-il mentionné.
L’essentiel, a-t-il conclu, est de considérer la RSE comme un processus évolutif, ancré dans la réalité de l’entreprise et adapté à ses ambitions de développement durable.