Tunisie : discussions avec l’UE et les USA pour alléger les taxes à l’export
Le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, a indiqué hier, lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget du ministère pour l’exercice 2026, que les discussions se poursuivent avec l’Union européenne et les États-Unis afin de réduire les taxes douanières sur les exportations tunisiennes.
Répondant aux questions des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (Cnrd), le ministre a souligné que l’élargissement de l’utilisation des énergies renouvelables et leur exploitation optimale contribueront également à réduire le déficit de la balance commerciale, un déficit déjà réduit avec plusieurs pays partenaires, dont la Turquie.
Une vision stratégique pour le secteur commercial
Évoquant l’activité du ministère et ses programmes, M. Abid a précisé qu’ils s’inscrivent dans une vision stratégique de réforme du secteur, fondée sur plusieurs axes majeurs : l’instauration d’un marché équilibré et équitable, le développement du tissu commercial et artisanal, la modernisation et la numérisation des circuits de distribution, la simplification des procédures commerciales, la diversification et le renforcement des exportations, la lutte contre les pratiques illégales à l’importation, la promotion du commerce électronique.
Le ministre a également indiqué que le ministère travaille, en collaboration avec les structures régionales, à l’installation d’au moins un point de vente direct du producteur au consommateur dans chaque gouvernorat, approvisionné en légumes et fruits essentiels. Cette démarche vise à lutter contre la spéculation, renforcer l’offre directe, réduire le rôle des intermédiaires et proposer des prix abordables.
Mesures contre le monopole sur l’importation
Concernant la distribution des quotas de café, sucre et bananes, le ministre a précisé qu’il s’agit de mesures exceptionnelles destinées à préserver et contrôler les circuits de distribution. Des commissions dédiées travaillent régulièrement à ce sujet, en respectant les conditions sanitaires et les mécanismes de stockage, avec 30 % des quantités réservées à la consommation familiale pour maintenir le rôle régulateur et social de l’État.
Pour lutter contre le monopole, des autorisations ont été accordées à de petits investisseurs pour accéder au secteur de l’importation, afin d’assurer une répartition équitable des richesses et de soutenir les nouveaux promoteurs privés. Le ministre a déploré que certaines personnes, au nombre très restreint, « importent les bananes depuis trente ans ».
Sur les mécanismes de contrôle relatifs à la vente et au transport des produits agricoles, notamment les dattes, M. Abid a expliqué que l’objectif est de connaître l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, du producteur à l’exportateur, et d’identifier les marchés de destination.
Cette organisation permet de renforcer le label tunisien en matière de valorisation, de conditionnement et d’exportation, notamment pour l’huile d’olive, les dattes et les produits de la mer, leur conférant une plus grande valeur ajoutée.
Ces efforts ont permis aux exportateurs tunisiens de décrocher plusieurs distinctions, en particulier dans le secteur de l’huile d’olive.
Maîtrise des prix et préparation pour Ramadan
Concernant la maîtrise des prix des légumes et fruits, le ministre a indiqué qu’elle dépend de la disponibilité des produits issus de la production saisonnière et précoce, en insistant sur l’importance de valoriser le travail des agriculteurs.
Pour le mois de Ramadan, les commissions ont commencé leurs travaux il y a deux mois afin de garantir l’approvisionnement en produits essentiels tels que volailles, lait et viande rouge, en coordination avec l’Office des terres domaniales, l’Office national des fourrages et les éleveurs privés. L’objectif est de faciliter l’installation de points de vente dans les grands gouvernorats, notamment des points de vente de moutons vivants au kilo, avec des stocks disponibles dépassant deux mois.