Dans tous les camps et les villes de la bande de Gaza, un festival dédié aux enfants sous le slogan : «Nous aimons la vie, demain» du 20 novembre au 20 décembre 2025
La Presse — À Gaza, là où les ruines de la guerre témoignent de la douleur et de la perte, un événement inédit s’apprête à insuffler un vent d’espoir et de résilience. Du 20 novembre au 20 décembre 2025, la bande de Gaza sera le théâtre de la première édition du Festival du cinéma pour enfants, un festival placé sous le signe de la vie, de l’art et de l’espérance. Avec pour slogan «Nous aimons la vie, demain», cet événement s’annonce comme un phare de lumière dans une région marquée par des années de souffrance.
Dans un contexte où les enfants de Gaza ont été témoins d’une violence indescriptible, ce festival se veut un espace de reconstruction, de joie et d’expression. Loin d’être simplement un événement culturel, il représente un acte de résistance contre l’obscurité.
Il symbolise la volonté de dire aux enfants que, même au cœur des ténèbres, il existe toujours une place pour l’espoir. Le cinéma, avec sa capacité unique à toucher les émotions, devient un outil puissant de guérison, offrant aux jeunes spectateurs une fenêtre sur un avenir meilleur.
Le festival offrira une expérience cinématographique inédite, en permettant à des milliers d’enfants issus des différentes régions de Gaza de découvrir des films venus du monde entier, tout en participant à une série d’activités créatives et artistiques. Cela sera bien plus qu’un simple moment de divertissement ; ce sera un moment de guérison collective et individuelle, un moyen pour ces enfants de retrouver leur confiance en eux et en l’avenir.
L’ouverture du festival, prévue pour le 20 novembre, se déroulera sur l’esplanade du Centre culturel Rachad Al-Shawa, un lieu emblématique de Gaza, à la fois symbole de la richesse culturelle d’autrefois et des blessures laissées par les conflits récents. Bien que le centre ait été détruit par les bombardements, sa réouverture pour cet événement porte un message puissant : celui de la renaissance de la culture et de l’espoir, même après la destruction.
La cérémonie d’ouverture sera marquée par un spectacle d’animation destiné aux enfants, suivi de la projection du film français «Le Ballon rouge», un chef-d’œuvre d’Albert Lamorisse. Ce film, à la fois simple et poétique, incarne parfaitement l’esprit du festival : une histoire de beauté et de liberté face à l’adversité.
Rachid Masharawi, fondateur du festival, a expliqué : «Nos enfants ont vu une obscurité que nul ne devrait connaître. Par ce festival, nous leur disons et nous disons au monde que l’art peut réparer ce que la guerre a brisé, et qu’il existe un demain qui mérite d’être attendu».
Pour lui, redonner aux enfants la possibilité de dessiner le soleil, de s’évader par le jeu et l’art, c’est bien plus qu’un acte créatif : c’est un acte de résistance. Un acte de résistance à la douleur, à la perte, et à la guerre, un acte de résistance qui célèbre la vie et l’espoir.
Le Festival du cinéma pour enfants de Gaza propose une programmation exceptionnelle, avec plus de 30 films locaux et internationaux destinés au jeune public. Ces films ont été soigneusement sélectionnés pour répondre aux besoins des enfants en termes de soutien émotionnel et de guérison.
Parallèlement aux projections, de nombreuses activités seront organisées : des ateliers de cinéma d’animation, de théâtre et de jeu dramatique, des séances de dessin et d’expression libre et des spectacles et animations interactives. Chaque activité a pour but de créer un espace sécurisé où les enfants pourront exprimer leurs émotions, laisser libre cours à leur imagination et retrouver la joie de créer.
Ces ateliers seront également un moyen pour eux de se reconstruire mentalement et émotionnellement, et de renouer avec la confiance en eux. Moustafa Al-Nabih, le directeur artistique du festival, a précisé: «Tous les films et ateliers ont été choisis avec une attention particulière afin de répondre au besoin urgent de soutien psychologique des enfants.
Nous voulons que chacun d’eux reparte avec le sentiment qu’un avenir meilleur l’attend». Ce festival est organisé par la Fondation Masharawi, en partenariat avec le programme Hikmet Palestine et plusieurs institutions culturelles locales et internationales. Son objectif est clair : utiliser le cinéma et l’art pour apporter guérison, résistance et espoir dans la vie des enfants de Gaza.
L’événement ne se veut pas seulement un simple festival culturel, mais bien un levier pour créer une dynamique de changement, un moyen d’envoyer un message fort au monde entier. À travers ce festival, Gaza veut être vue non seulement comme un lieu de souffrance, mais aussi comme un lieu de beauté et de créativité.
La cérémonie de clôture, prévue le 20 décembre, marquera un moment fort : les enfants participeront à la présentation des œuvres artistiques et courts-métrages qu’ils auront réalisés durant les ateliers. Ce sera une occasion de célébrer les talents créatifs de ces enfants, mais aussi de rendre hommage à leur courage et à leur résilience.
Ce festival, dans son ensemble, envoie un message clair et puissant : même dans les endroits les plus dévastés par la guerre, l’art et la culture peuvent reconstruire, élever et réconcilier. Gaza, malgré sa souffrance, reste un lieu de vie, de résistance et de beauté.
À travers cet événement, le monde entier pourra découvrir, au-delà des images de destruction, une Gaza qui rêve, crée et imagine un avenir meilleur. Ce festival est la preuve que, même dans les moments les plus sombres, l’espoir peut naître et que l’art est un chemin vers la lumière.

