Les Tunisiens retrouvent leurs municipalités
Finalement, l’information qu’on attendait depuis la dissolution des conseils municipaux issus des élections de 2018 est fournie par le chef de la commission du règlement intérieur relevant du Conseil national des régions et des districts (Cnrd), qui vient d’annoncer que le statut des municipalités sera prochainement amendé.
Ce qui revient à dire, dans un premier temps, que les mairies seront de retour, contrairement à ce qu’affirment tous ceux qui ne cessent de crier que l’expérience démocratique municipale a vécu et qu’à l’avenir les édiles municipaux seront désignés, à l’instar des cadres administratifs, quels que soient leurs grades ou les fonctions qu’ils sont appelés à occuper.
Dans un second temps, l’annonce de la révision du statut des municipalités datant, faut-il le rappeler, de 1975 montre que le Président Kaïs Saïed reste toujours attaché à ce que les Tunisiens gèrent eux-mêmes les affaires de leurs cités, via les représentants qu’ils vont choisir librement et sereinement.
Mais cette fois, sur la base de la compétence avérée, du rayonnement populaire et de l’adhésion effective à la culture militante du processus salvateur du 25 juillet 2021. Loin des anciennes pratiques où la responsabilité syndicale était considérée comme un butin de guerre offert à certains partis politiques et aussi à quelques associations dont les Tunisiens ne veulent plus entendre parler.
Vaccinés contre les professionnels du mensonge et ancrés profondément dans la culture démocratique qui leur a permis de séparer le bon grain de l’ivraie et de choisir les hommes et les compétences qui méritent leur confiance, les Tunisiens sauront être, une nouvelle fois, au rendez-vous avec l’Histoire le jour où ils seront invités à exercer leur droit absolu à gérer leurs villes.
Et si la décision relative à la dissolution de tous les conseils municipaux prise par le Chef de l’Etat, le 8 mars 2023, a un certain mérite, c’est bien celui d’avoir démasqué définitivement les anciens responsables de la décennie de braise qui ont gangrené toutes les structures étatiques, en premier lieu les mairies principales du pays, et même les circonscriptions des grandes banlieues, dans le but de jeter l’opprobre sur l’expérience démocratique municipale auprès du citoyen lambda dont le seul contact avec la chose politique est bien sa municipalité, considérée comme le centre essentiel du pouvoir. Avant même la délégation, le gouvernorat ou l’un des ministères, y compris ceux dits de souveraineté.