Regards sur le Championnat tunisien après 14 journées : Une copie si terne…
La Presse — Décidément, le football tunisien n’arrive toujours pas à s’en sortir. La première phase de notre championnat, avant sa dernière journée, a été entachée, dans l’ensemble, par des notes négatives. A tous les niveaux, ou presque.
Sur le plan purement sportif, rien à dire, tellement la copie présentée a été, encore une fois, terne, ennuyeuse et agaçante. Absence d’intensité, de suspense et de crédibilité aussi, ce qui a faussé, quelque part, certaines valeurs footballistiques. Dans ce paysage répulsif, nos soi-disant « grands » clubs connaissent des fortunes diverses.
On retrouve, comme d’habitude, une Espérance Sportive de Tunis qui impose sa domination. Sans briller réellement. Car le jeu présenté, à l’exception de quelques éclaircies, est loin de refléter le potentiel réel de l’équipe, encore moins la richesse de son effectif. Mais le mérite de l’EST, c’est cette capacité de savoir gérer les difficultés, les passages à vide et d’aller toujours de l’avant.
L’Etoile Sportive du Sahel, malgré un nouveau staff, a déçu même les plus optimistes. Une équipe désorientée, démotivée et soumise, ce qui explique cette chute libre, avec cette 8e place préoccupante et surtout une élimination dès les premiers tours de la coupe de la CAF. Et les perspectives de l’équipe ne semblent pas réjouissantes, surtout avec ce stress financier de plus en plus profond.
Au Club Africain, c’est le même scénario des années précédentes. Le problème de l’équipe de Bab Jedib, c’est qu’elle n’arrive pas à se libérer de ses vieux démons : des responsables toujours transparents, une gestion défaillante, une politique de recrutement hasardeuse, et un encadrement technique fragile. Sans parler de ces interférences externes pénalisantes. Autant de facteurs qui justifient une visibilité presque nulle et une planification inexistante.
Et l’équipe risque de s’enliser davantage dans les difficultés, sauf s’il y a une réaction urgente et radicale. Un changement au niveau technique se place aujourd’hui comme une priorité absolue. Car, autant l’admettre, les Benzarti et consorts ne peuvent plus rien apporter non seulement au CA mais au football tunisien, dans son ensemble. Ils sont, en plus simple, dépassés et blasés. Le CA a besoin d’une nouvelle équipe motivée, consciencieuse et ouverte aux nouvelles exigences du football moderne.
Au niveau du CSS, un léger mieux, et c’est tout. Après une entame difficile, l’équipe a réussi à opérer quelques retouches payantes, ce qui lui a permis de s’améliorer progressivement. Mais le parcours reste encore long. Il est clair que nos grands clubs sont incapables, en l’état actuel, de tirer notre football vers le haut. Cela nécessite, certainement, des réformes profondes et sérieuses.
Quelques surprises
Heureusement que, dans ce tableau sombre, on a eu droit à quelques surprises heureuses. L’ESZarzis est, certainement, la principale belle surprise de ce mi-parcours de notre championnat. Justement, avec l’un des plus faibles budgets, l’équipe de Anis Boujelbene a été promue à la 6e place, devançant une grosse cylindrée comme l’ESS. Une performance, somme toute, à saluer.
Le Stade Tunisien, pour sa part, est en train de confirmer le regain de santé de ces dernières années, avec un jeu collectif, simple et attrayant. De quoi nourrir toutes les espérances…
De son côté, l’USM se comporte plutôt bien, même si elle peut mieux faire. Le problème de l’équipe, c’est qu’elle manque de constance et surtout de caractère, du moins dans les grands rendez-vous. Sans quoi, l’USM aurait pu aller beaucoup plus loin. Pour le reste des équipes, « rien à signaler ».