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Symposium international de Tunis sur le renforcement du rôle de l’Alliance des civilisations des Nations unies dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales : « La guerre doit disparaître ! »

  • 18 novembre 17:30
  • 5 min de lecture
Symposium international de Tunis sur le renforcement du rôle de l’Alliance des civilisations des Nations unies dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales : « La guerre doit disparaître ! »

« La guerre doit disparaître et il faut faire la paix pour avoir la sécurité », tel est le message principal formulé, hier à Tunis, par Miguel Angel Moratinos, haut représentant de l’Alliance des civilisations des Nations unies, à l’occasion du symposium international de Tunis pour la promotion de la paix et de la sécurité internationales.

La Presse — La rencontre a été organisée par le ministère tunisien des Affaires étrangères en coordination avec l’Alliance des civilisations des Nations unies et l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Icesco), en présence de diplomates accrédités à Tunis et d’organisations internationales, en préparation du 11e forum international de Ryadh qui aura lieu en Arabie saoudite les 14 et 15 décembre prochain sur le thème « Alliance des civilisations : deux décennies de dialogue pour l’humanité : vers une nouvelle ère de respect et de compréhension mutuels dans un monde multipolaire ».

Tous comme M. Moratinos, les intervenants à l’ouverture des travaux de ce symposium ont insisté sur le règlement des conflits par le dialogue, le respect de l’Autre et du droit international, comme bases de coexistence et comme préalable pour une paix durable dans plusieurs régions du monde, où les conflits s’intensifient et la dispersion s’aggrave. Ils ont, ainsi, plaidé pour une meilleure cohésion entre les peuples conformément aux valeurs universelles inscrites, il y a huit décennies, dans la Charte des Nations unies.

L’Alliance des civilisations des Nations unies fut créée en 2005 dans un contexte marqué par plusieurs attentats terroristes et fête cette année son 20e anniversaire. Elle avait toujours porté un message de paix et prôné le dialogue entre les civilisations, les guerres et les conflits n’étant pas préférées par les nations à la construction et au vivre-ensemble, convienne-t-on lors du symposium.

Selon les organisateurs, le choix de la Tunisie pour réémettre ce massage de paix n’est pas fortuit.

C’est une « terre de diversité et de rencontre, qui, à travers les âges, a constitué un pont entre le Nord et le Sud, une plateforme d’interaction créative entre les civilisations et les cultures, et un espace pour consolider les valeurs de tolérance, d’ouverture et de coexistence », a déclaré Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères à l’ouverture des travaux.

« C’est un pont et un carrefour des civilisations », a, pour sa part, affirmé le haut représentant de l’Alliance.

« La Tunisie est profondément convaincue que les défis contemporains, notamment les conflits armés, les crises humanitaires, économiques et environnementales, ne peuvent être relevés par un seul pays, mais nécessitent un effort collectif fondé sur la coopération, la compréhension et la solidarité entre les nations et les peuples sous l’égide des Nations unies », a ajouté M. Nafti.

Le chef de la diplomatie tunisienne a souligné l’importance de l’éducation, de la culture, des médias et de la technologie numérique, dans la réhabilitation « des ponts de confiance entre les peuples ».

« La Tunisie appelle à intégrer la dimension numérique aux priorités de l’Alliance, afin d’utiliser la technologie pour rapprocher les peuples et lutter contre les usages qui sèment la haine ou promeuvent l’extrémisme et la désinformation », a-t-il plaidé.

Il a souligné l’importance d’associer les jeunes et les femmes dans le développement de cette culture de cohésion et de coexistence.

Au sujet de la nécessité d’impliquer davantage les jeunes, il a été rejoint par Salim Al-Malik, directeur général de l’Icesco qui a annoncé, de son côté, une nouvelle notion de « diplomatie civilisationnelle », considérant que l’homme est « soit votre frère de religion, soit votre pair dans l’humanité ».

Le dialogue n’est pas « un luxe »

Les orateurs de cette rencontre ont été quasiment unanimes à considérer que le dialogue « n’est pas un luxe », mais plutôt une source « d’enrichissement » pour « conforter la paix et la sécurité et bannir l’intolérance et la négation », comme l’a exprimé Youssef bin Mohammed Al-Dubaie, au nom de l’Organisation de la coopération islamique.

Soulignant l’importance des valeurs de tolérance et de coopération entre les peuples, ainsi que les valeurs de paix et de cohésion entre les peuples et les cultures, il a critiqué l’instrumentalisation des religions pour créer des distorsions et plaidé pour une lutte générale contre l’islamophobie, la xénophobie et la christianophobie.

Ce sont des sources de haine plus dangereuses que les conflits basés uniquement sur les intérêts.

A cet effet, « la Tunisie réitère son appel au respect des religions et des croyances et à la protection des lieux saints contre les provocations (…) La liberté d’expression demeure une valeur fondamentale, mais elle ne saurait servir de prétexte à des attaques contre des lieux saints ni à l’incitation à la haine religieuse », a soutenu le chef de la diplomatie tunisienne, précisant que les médias peuvent, au contraire, jouer un rôle important pour soutenir la compréhension et la cohésion.

Il a enfin conclu que « la véritable paix ne se fonde pas sur des rapports de force, mais sur la justice, la dignité, le respect mutuel et la responsabilité partagée ».

Auteur

Lassâad BEN AHMED