gradient blue
gradient blue
A la une Economie

Transition énergétique : La Tunisie tient ses engagements 

Avatar photo
  • 19 novembre 18:00
  • 5 min de lecture
Transition énergétique : La Tunisie tient  ses engagements 

À travers une stratégie claire et des projets déjà en cours de réalisation, la Tunisie affirme sa détermination à réussir sa transition énergétique. En misant sur les renouvelables, les interconnexions régionales et des projets d’envergure, le pays entend consolider son rôle de hub électrique tout en tenant ses engagements climatiques à l’horizon 2030 et 2035.

La Presse — La Tunisie avance résolument vers les objectifs qu’elle s’est fixés en matière de transition énergétique. Non seulement elle mise sur son propre potentiel en énergies renouvelables, mais elle ambitionne également de s’imposer comme un partenaire crédible dans la nouvelle dynamique que le continent africain souhaite impulser dans ce domaine. C’est ce qu’a affirmé, en somme, le secrétaire d’État chargé de la Transition énergétique, Ouael Chouchene, dans son intervention lors de la conférence de présentation de l’étude du Tabc consacrée au potentiel des corridors énergétiques en Afrique.

Réduire l’intensité énergétique d’économie d’ici 2030

A cette occasion, le responsable a rappelé que la Tunisie atteindra, à terme, les objectifs fixés dans le cadre de sa stratégie énergétique, à savoir 35 % de renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030 et 50 % à l’horizon 2035. Elle œuvre également à réduire l’intensité énergétique de son économie de 30 % d’ici 2030 par rapport à 2021 et à faire passer le taux d’électrification des usages de 24 % en 2021 à 30 % en 2035. 

«Ce sont des objectifs clairs, certes ambitieux, mais qui tiennent compte de notre potentiel ainsi que de la capacité de notre réseau à absorber cette transformation», a souligné Chouchene. Il a assuré qu’il ne s’agit pas de simples promesses, mais de projets concrets déjà en cours de développement. 

À ce titre, il a annoncé que les centrales solaires de Kairouan (100 mégawatts), de Sidi Bouzid (50 mégawatts) et de Tozeur (plus de 50 mégawatts) entreront en production en décembre 2025. Ces centrales, a-t-il ajouté, contribueront de manière significative à la réduction du déficit énergétique du pays. 

Les projets actuellement en développement, et qui seront bientôt opérationnels, permettront de faire passer la part des énergies renouvelables dans le mix électrique tunisien de 6 % à 10 % en 2026. En matière d’efficacité énergétique, le secrétaire d’État a indiqué que la Tunisie a réalisé des avancées notables. Elle a pu réduire l’intensité énergétique de son économie de 14 % entre 2010 et 2024.

Les interconnexions entre la Tunisie et les pays du voisinage: un exemple à dupliquer dans tout le continent 

Évoquant le potentiel énergétique du continent africain, Ouael Chouchene a fait savoir que celui-ci constitue l’un des espaces les plus dynamiques et les plus prometteurs de la transition énergétique mondiale. Outre ses ressources solaires, éoliennes et hydrauliques, l’Afrique peut capitaliser sur son potentiel humain pour devenir non pas un simple réservoir de ressources, mais une véritable puissance énergétique et industrielle. 

Selon lui, la philosophie des corridors énergétiques sera au cœur de cette ambition, les interconnexions régionales étant le système nerveux de l’intégration africaine. Il a rappelé que la Tunisie partage pleinement cette vision et œuvre depuis plusieurs années à renforcer son rôle de hub énergétique régional à travers des projets structurants et des réformes ambitieuses. 

À ce titre, il a mis l’accent sur l’importance du projet «ElMed», qui reliera la Tunisie à l’Italie et représentera la première interconnexion électrique en courant continu entre l’Afrique et l’Europe. « C’est un projet historique qui renforcera la sécurité énergétique de notre pays, tout en améliorant davantage les marchés électriques régionaux. Un projet d’avenir, symbole d’interconnexion, de confiance et de convergence entre les deux rives de la Méditerranée», a-t-il précisé. 

Il a également rappelé que l’intégration énergétique régionale n’est pas une notion nouvelle pour la Tunisie, qui dispose déjà de cinq interconnexions électriques et d’une interconnexion gazière avec l’Algérie, ainsi que de deux interconnexions électriques avec la Libye. Des discussions tripartites avancées sont en cours pour renforcer ces liaisons, a-t-il souligné. «Cela reflète une conviction profonde.

La sécurité énergétique de la Tunisie, comme celle de l’ensemble du continent, passe par la coopération. Ces interconnexions sont les premiers maillons des futurs corridors énergétiques de l’Afrique», a-t-il affirmé.

Il a estimé que ces corridors énergétiques ne doivent pas être perçus uniquement sous le prisme sectoriel, c’est-à-dire comme de simples infrastructures. Ils doivent porter, selon ses dires, une ambition plus large, celle d’une Afrique qui s’organise, planifie, coopère, innove et ouvre la voie à un développement inclusif, à une compétitivité industrielle renforcée et à une autonomie collective. Ils peuvent être au cœur d’une approche intégrée reliant l’énergie à d’autres grands enjeux auxquels le continent est confronté, tels que l’alimentation, l’eau…

Avatar photo
Auteur

Marwa Saidi