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Budget d’Etat 2026 : des députés réclament un plan d’urgence pour sauver les caisses sociales

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  • 22 novembre 14:15
  • 4 min de lecture
Budget d’Etat 2026 : des députés réclament un plan d’urgence pour sauver les caisses sociales

Plusieurs membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ont appelé, ce samedi, lors d’une session plénière consacrée à l’examen du budget du Ministère des Affaires Sociales pour l’année 2026, à la nécessité d’élaborer un plan global pour surmonter les difficultés accumulées que traversent les caisses sociales. Ces difficultés concernent aussi bien les ressources humaines que financières, en plus de la persistance de postes de direction vacants, menaçant ainsi leur pérennité face aux défis démographiques et financiers actuels.

Les députés ont insisté sur le fait que le déficit des caisses sociales, qui « avoisine aujourd’hui 3 milliards de dinars », n’est plus seulement un problème financier, mais représente une menace directe pour le droit à la santé et la stabilité financière de la Pharmacie Centrale et des hôpitaux publics.

Les intervenants ont souligné que plusieurs institutions relevant du Ministère des Affaires Sociales ne sont pas supervisées par un Directeur Général ou un Président Directeur Général, mais sont gérées par des responsables intérimaires (chargés de la gestion). C’est le cas, par exemple, de l’Organisme Général de la Promotion Sociale, de la Direction Générale des Services Communs, de la Direction Générale de la Sécurité Sociale, de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), estimant que cette situation a un impact négatif sur la gestion et la prise de décisions stratégiques.

Certains députés ont abordé la question de la mise à jour de la liste des bénéficiaires des carnets de soins gratuits et des allocations sociales, considérant que l’opération n’a pas tenu compte des aspects humanitaires nécessaires. Ils ont affirmé que cette mise à jour a conduit à l’exclusion d’un certain nombre de personnes souffrant de pauvreté et de marginalisation, après qu’elles aient été privées de l’obtention renouvelée de carnets de soins gratuits ou d’allocations sociales.

Ils se sont interrogés sur les bases adoptées pour cette opération de mise à jour, qu’ils ont qualifiée d' »arbitraire et non étudiée ».

Les députés ont également souligné que priver certains parents de carnets de soins gratuits ou d’allocations sociales au motif que leurs enfants ont obtenu un emploi est une mesure inéquitable, d’autant plus que les salaires de ces enfants ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, 600 dinars. Ils ont appelé à réactualiser la liste des bénéficiaires selon des critères rationnels, équitables et tenant compte des aspects humanitaires.

En revanche, les députés ont attiré l’attention sur le fait qu’un certain nombre de personnes continuent de bénéficier d’allocations sociales, de pensions et de carnets de soins gratuits bien que leur situation matérielle soit aisée, soulignant que la majorité d’entre elles travaillent clandestinement dans les circuits commerciaux parallèles.

Les députés se sont également interrogés sur le sort des travailleurs des chantiers qui ont été licenciés de leurs entreprises privées suite à l’activation des mesures de régularisation des contrats de travail, sans que leur situation ne soit réglée, ce qui les a plongés dans le chômage, la pauvreté et la marginalisation.

Dans un contexte connexe, les députés ont critiqué le manque de progrès dans le dossier des agents et cadres de la convention sectorielle commune des travailleurs des centres d’éducation spécialisée relevant des associations de prise en charge des personnes handicapées. Il en va de même pour les agents occasionnels relevant de l’Office des Terres Domaniales dont la situation professionnelle n’a pas été régularisée à ce jour.

Ils ont dénoncé la persistance de la précarité professionnelle que vivent des milliers de travailleurs dans des formes d’emploi qui ne sont pas dignes de leur rôle social.

Les députés ont également soulevé la question des raisons de la non-activation du Fonds d’Assurance contre la Perte d’Emploi et du Fonds de Protection des Ouvrières Agricoles, appelant le Ministère à honorer ses engagements dans des délais précis.

Par ailleurs, les députés ont critiqué l’absence d’unités des affaires sociales dans certaines régions intérieures, ou la faiblesse de leurs ressources humaines et logistiques lorsqu’elles existent, à l’image de l’unité des affaires sociales de Sbikha, dans le gouvernorat de Kairouan, où ne travaillent que deux assistants sociaux malgré le fait qu’elle dessert environ 80 000 habitants.

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Auteur

La Presse