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Ouverture des JTC : une édition tournée vers l’humain et le changement

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  • 22 novembre 21:32
  • 5 min de lecture
Ouverture des JTC : une édition tournée vers l’humain et le changement

La 26e édition des Journées théâtrales de Carthage a pris son envol hier, 22 novembre, au Théâtre de l’Opéra, à la Cité de la culture de Tunis. Cette année, le programme réunit 12 pièces en compétition officielle, ainsi qu’une vaste sélection de spectacles hors compétition : 15 dans la section Théâtre du monde, 16 créations tunisiennes, 6 œuvres issues de la scène arabe et africaine, auxquelles s’ajoutent 6 productions de théâtre amateur.

La cérémonie d’ouverture des JTC a été diffusée en direct sur la chaîne Watania 1. Le maître de cérémonie, El Wathek Belleh Chakir, a présenté les différentes phases et les temps forts de la soirée. Avec sa présence scénique et son aisance oratoire, le jeune journaliste a créé une atmosphère conviviale, tout en guidant le public avec clarté et professionnalisme.
Dans son allocution d’ouverture, Mounir Argui, directeur artistique et président du comité d’organisation, a cité Bertolt Brecht : « Le théâtre n’est pas un miroir qui reflète l’image du monde, mais un marteau avec lequel nous façonnons le monde tel qu’il devrait être, plus juste, plus humain, plus lumineux ». Le slogan de cette édition met en effet l’accent sur l’engagement artistique : “Le théâtre, une conscience et un changement. Le théâtre, le cœur battant de la rue.”

Argui a souligné que nous sommes dans une époque où « le monde a plus que jamais besoin d’un art qui fait face à l’isolement et la peur pour rétablir la confiance dans la beauté et la liberté ». Il a rappelé dans ce sens notre soutien absolu à la cause palestinienne « non pas à travers les slogans mais à travers ce que l’art sait faire ».
Cette édition, qui garde ses sections habituelles, accueille pour la première fois un Forum de théâtral international intitulé « L’artiste de théâtre, son temps et son œuvre ». Cet espace est conçu pour témoigner, échanger et partager des expériences, des connaissances et des points de vue.

Le théâtre des détenus ou « Théâtre de la liberté » se poursuit encore cette année dans les unités pénitentiaires et les centres de rééducation, en collaboration avec le Comité général des prisons et de la rééducation.
Sept ateliers pratiques seront animés par des spécialistes confirmés en plus de la tenue d’un colloque des recherches théâtrales portant sur les doctorats soutenus dans les universités tunisiennes en vue de valoriser la recherche scientifique dans le domaine théâtral.
Une rencontre est prévue avec Patrice Pavis, l’un des plus grands théoriciens du théâtre contemporain au monde, un éminent critique français dans le domaine des études théâtrales et de la performance.


Des prix seront décernés dans plusieurs catégories : meilleur texte, meilleure scénographie, meilleure interprétation féminine et meilleure interprétation masculine.
Le jury international de la compétition est présidé par le dramaturge tunisien Lassaad Ben Abdallah et compte parmi ses membres, Saade Aldaass (Koweït), Malek Laakoun (Algérie), Abdon Fortunée (Congo), Thameur Arbid (Syrie) et Imed El May (Tunisie).

Hommages et consécrations
Lors de la cérémonie d’ouverture, des hommages posthumes ont été rendus à des créateurs qui ont marqué les scènes des théâtres tunisiens, arabes et africains. Il s’agit de Fraj Chouchen, Anouar Chaafi, Mohamed Fadhel Jaziri, Fethi Haddaoui, Ahmed Hadhek El Orf, Mohamed Ali Belhareth, Taoufik Hammami, Mokhtar Mlih, Amara Melliti, Salah El Bojini et Abir Jebali.
La cérémonie d’ouverture a été aussi l’occasion de consacrer Latefa Ahrrare (Maroc), Imad Mohson Ali Chanfari (Sultanat d’Oman), Abdramane Kamaté (Côte d’Ivoire), ainsi que cinq artistes tunisiens : Leila Rezgui, Fethi Akkari, Ali Khemiri, Lazheri Sebii, Slim Sanhaji et Hedi Boumiiza.

Une ouverture rythmée par la musique
Fidèle à la tradition, l’ouverture des JTC a été animée par un programme musical. Les festivités devaient débuter sur l’avenue Habib-Bourguiba avec le spectacle Jeloud (Peaux) d’Akram Ghadhab, une création inspirée des instruments de percussion traditionnels. Mais le programme n’a pas été maintenu à cause des pluies abondantes.
À la salle du Théâtre de l’Opéra de Tunis, un premier intermède musical a été assuré par Mohamed Ali Chebil pour une de ses chansons en dialecte tunisien. Étant l’un des chanteurs les plus appréciés de la scène musicale tunisienne, son passage a suscité de longs applaudissements.

Une deuxième prestation musicale a été assurée par Boutheina Nabouli et Benjemy pour un nouveau titre «Ye ain golli». La voix forte et porteuse d’émotions de la jeune chanteuse s’est mêlée aux sonorités électroniques de Benjemy pour un brassage exceptionnel conçu exclusivement pour la soirée et fortement salué par le public.
La cérémonie d’ouverture a été suivie par la représentation du Théâtre national égyptien, « Le Roi Lear », mise en scène par Shady Sorour. Cette adaptation de l’œuvre de Shakespeare marque le grand retour sur les planches de la star arabe Yahya El-Fakharani, pour une première mondiale dans l’une des pièces les plus emblématiques du dramaturge anglais. Une deuxième pièce d’ouverture a été programmée, «Rêve(s), Comédie noire» de Fadhel Jaïbi au Théâtre Le Rio.
Notons que les JTC se déroulent jusqu’au 29 novembre, promettant une semaine intense de spectacles et de rencontres théâtrales.

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Auteur

Amal BOU OUNI