Tunisie – France : Un partenariat clé pour développer l’écosystème méditerranéen de l’IA
L’intelligence artificielle cherche à tracer sa propre voie en Méditerranée. La deuxième édition du Forum méditerranéen de l’IA, organisée à Tunis, a réuni des acteurs clés de l’écosystème régional, capables de relever les défis économiques, climatiques et sociaux communs. Les échanges ont mis en lumière une vision partagée : faire de l’IA un moteur de développement et un levier d’innovation au service des populations des deux rives.
La Presse — La Tunisie a accueilli, les 20 et 21 novembre 2025, la deuxième édition du Forum méditerranéen de l’intelligence artificielle, sur le thème: «Quelles solutions l’intelligence artificielle peut-elle offrir face aux défis actuels des pays du bassin méditerranéen ?».
Placé sous l’égide du ministère des Technologies de la communication et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’événement ambitionne de renforcer la coopération entre les pays méditerranéens dans le domaine de l’IA et d’encourager le partage d’expertises. L’objectif : exploiter pleinement le potentiel de l’IA pour apporter des réponses concrètes aux défis communs de la région.
Le but du forum est donc de mettre en avant le potentiel de l’intelligence artificielle pour offrir des solutions dans des domaines, tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, la gouvernance, l’éthique de l’IA, ainsi que dans de nombreux autres secteurs.
Dans ce contexte, Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, a rappelé que cette deuxième édition du Forum méditerranéen de l’intelligence artificielle se tient un an après la première rencontre organisée à Marseille. Cet événement réunit les pays du pourtour méditerranéen, notamment la France, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, l’Égypte et le Liban ainsi que des acteurs institutionnels, des représentants du secteur privé, des universitaires, des chercheurs, des experts et des start-ups.
Elle souligne que l’objectif principal du forum est de bâtir un véritable écosystème méditerranéen de l’intelligence artificielle. Il s’agit d’encourager l’innovation, d’attirer les investissements et de développer des infrastructures et des services d’IA adaptés aux réalités des pays de la région, en particulier ceux du sud de la Méditerranée.
Selon elle, cette dynamique représente une opportunité majeure pour investir dans la formation et le développement des talents, une richesse essentielle des pays méditerranéens. L’ambassadrice rappelle que les échanges du forum ont largement porté sur les liens entre IA, éducation et innovation.
Elle insiste également sur la nécessité d’investir dans des infrastructures «optimales et frugales», en tirant les enseignements de l’expérience des pays pionniers, et en misant sur les atouts propres à la Méditerranée, notamment l’énergie solaire et le potentiel humain de sa jeunesse.
Pour elle, la collaboration régionale est indispensable : «On ne peut pas avancer seul. La Méditerranée est un trait d’union naturel entre l’Europe et l’Afrique, et la Tunisie en est l’un des piliers». Une coopération renforcée permettra de faire émerger des solutions locales répondant aux besoins des populations, tout en contribuant à l’innovation mondiale. Elle rappelle aussi l’importance de l’héritage méditerranéen, fondé sur des valeurs humanistes et un profond respect de la personne.
De son côté, Nadia Hai, ambassadrice déléguée interministérielle à la Méditerranée au sein du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a rappelé que la volonté de la France et de ses partenaires méditerranéens est de renforcer les synergies entre les écosystèmes d’innovation des deux rives et de bâtir une coopération à l’échelle méditerranéenne autour de l’IA. Cette technologie, qui transforme déjà les sociétés, doit être pensée selon un modèle propre à la région, façonné par ses défis, ses ressources et ses talents.
Elle souligne que la Méditerranée dispose d’un levier exceptionnel de talents, d’idées et d’initiatives. L’enjeu est désormais de mettre toutes ces forces en coopération, grâce à un écosystème unifié. Pour structurer cet écosystème, la France a lancé le Fonds équipe France, doté de 2 millions d’euros, visant à créer une véritable «communauté méditerranéenne de l’intelligence artificielle».
Ce fonds permettra de soutenir les compétences des jeunes, de développer les liens entre start-ups et grands groupes, de rapprocher chercheurs et entreprises et de capter des investissements publics et privés pour des projets à l’échelle régionale.
Nadia Hai insiste sur la vision portée par ce partenariat : être acteur du changement plutôt que spectateur. Les pays de la Méditerranée doivent agir ensemble pour répondre à leurs propres défis, avec leurs propres soluwtions. Elle rappelle que la France est prête à travailler d’égal à égal avec les pays de la rive sud, en mettant à leur disposition son écosystème d’innovation et l’expertise de ses entreprises et investisseurs.