gradient blue
gradient blue
A la une Economie

Restructuration du système d’investissement : De nouvelles facilitations en perspective

  • 24 novembre 18:30
  • 5 min de lecture
Restructuration du système d’investissement : De nouvelles facilitations en perspective

Depuis plusieurs années, le débat se concentre sur le secteur de l’investissement, en particulier dans les grands projets d’infrastructures, leur financement et leur impact sur les équilibres macroéconomiques. La Tunisie poursuit ses efforts pour dynamiser l’investissement productif et créateur de richesses, tout en éliminant les barrières et contraintes bureaucratiques qui freinaient autrefois l’acte d’investir et le développement des affaires.

La Presse — Aujourd’hui, l’Etat mise sur l’investissement productif comme locomotive de la croissance nationale et levier essentiel pour la relance économique et l’ancrage de la Tunisie dans les secteurs porteurs. 

La vision du gouvernement, visant à moderniser le système d’investissement, donne une impulsion tangible à l’attractivité du pays pour les investissements publics et privés, nationaux comme étrangers.

Cette stratégie s’inscrit dans les recommandations du nouveau modèle de développement et du programme gouvernemental, qui placent l’investissement au cœur de la relance économique. L’objectif est de maximiser ses impacts, notamment en termes de création d’emplois stables, de développement équitable des régions, de priorisation des secteurs porteurs et de promotion du développement durable.

Rétablir la confiance des investisseurs

Pour soutenir une croissance économique durable, l’investissement est considéré comme un catalyseur essentiel. La Tunisie a travaillé à créer un environnement favorable, permettant aux opérateurs économiques de profiter de meilleures opportunités, d’améliorer la qualité des services publics et privés et de faciliter l’accès à la révolution digitale. L’amélioration du climat d’investissement devrait se traduire par une hausse significative des projets dans tous les secteurs.

Le développement du système d’investissement, aligné sur les orientations du budget économique et du nouveau plan de développement examiné lors du dernier Conseil ministériel restreint, renforcera la confiance dans le climat des affaires et guidera les investissements vers des secteurs à forte valeur ajoutée.

La Cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a insisté sur la nécessité d’intensifier les efforts pour restructurer et améliorer la gouvernance des institutions et organismes chargés de l’investissement, en leur fournissant le soutien nécessaire pour renforcer leur efficacité et leur performance socio-économique.

La révision du cadre législatif et la digitalisation des procédures sont également au centre de cette démarche, visant à simplifier et moderniser l’environnement des affaires.

Réformes engagées pour faciliter l’investissement

Pour atteindre les objectifs escomptés, plusieurs réformes ont été lancées: amélioration des infrastructures, réduction des délais de traitement des dossiers, simplification et numérisation des services pour les investisseurs, transparence des transactions et suivi des indicateurs d’investissement au niveau sectoriel et régional.

La mise en place d’une plateforme nationale d’investissement servira d’interface unique pour les investisseurs, centralisant toutes les procédures et services administratifs liés à la création et au développement de projets.

Cette plateforme permettra des démarches fluides et rapides, tout en contribuant à l’amélioration du climat des affaires et à l’alimentation d’une base de données nationale fiable.

L’interconnexion des systèmes et l’intégration des services de constitution juridique des entreprises sont en cours de finalisation, tandis que le cadre juridique régissant l’investissement est révisé pour remplacer certaines autorisations par des cahiers des charges simplifiés.

Des résultats encourageants

L’année 2025 a déjà montré des signes tangibles de succès. Selon la Fipa, le volume des investissements internationaux a atteint 1.650,3 millions de dinars à fin juin 2025, soit une progression de 20,8 % par rapport à 2024, 35,8 % par rapport à 2023 et 63,6 % par rapport à 2022.

Les IDE hors secteur énergie ont permis la création de 4.677 emplois au premier semestre. En devises, les flux d’investissements se sont élevés à 537,2 millions de dollars (+22 %) et 492,7 millions d’euros (+21,7 %) par rapport à l’année précédente.

Au total, 623 opérations d’investissement ont été réalisées hors énergie pour une valeur de 1.242,5 millions de dinars. La répartition sectorielle montre une prédominance des industries manufacturières (62,9 %), suivies de l’énergie (24,3 %), des services (11,6 %) et de l’agriculture (1,2 %).

La Tunisie vise 3.400 millions de dinars d’investissements étrangers d’ici fin 2025 et 4 milliards en 2026, première année du nouveau plan de développement (2023-2026).

Une vision structurée pour l’avenir

Le ministère de l’Économie et de la Planification prévoit un code unifié regroupant toutes les dispositions relatives à la création de projets, ainsi que des guides d’orientation et un code de bonnes pratiques pour informer les investisseurs sur les process, normes et délais. L’objectif est de regrouper toutes les fonctions et services d’investissement dans un guichet unique, tout en orientant les incitations vers les bénéficiaires qui ont du mal à accéder au financement, notamment les PME et les régions moins développées.

L’exécutif souhaite également concentrer les incitations sur des investissements de qualité dans des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, la santé, les TIC, l’énergie et d’autres domaines de développement conformes aux objectifs nationaux pour 2026-2030.

Auteur

Najoua Hizaoui