Un vaste programme de renouvellement et de modernisation des réseaux de la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) couvrant la période 2026-2030 est en cours d’élaboration, a indiqué, lundi, à Tunis, le président-directeur général de la Société, Abdelhamid Mnaja.
« La vétusté du système impose une intervention urgente, ce qui nécessite des financements importants pour renouveler l’infrastructure et améliorer son efficacité », a-t-il souligné lors d’une conférence organisée par l’IACE sur le thème « Réseau d’Opportunités : Résilience & Eau, les Clés de Demain ».
« En effet, 14 mille kilomètres de conduites dépassent cinquante ans d’âge et plus de la moitié du réseau a plus de trente ans, alors que les réseaux actuels s’étendent sur près de 59 mille kilomètres », a-t-il mentionné.
Selon le responsable, le programme de renouvellement inclut un projet d’amélioration des performances techniques et énergétiques du réseau d’eau potable du Grand Tunis, actuellement en cours de préparation avec la Banque africaine de développement BAD.
Il a précisé que la modernisation du réseau du Grand Tunis nécessitera à elle seule 500 millions de dinars, le lancement étant prévu pour 2026.
Ce projet comprend l’installation de 130 mille compteurs intelligents permettant le suivi instantané des conduites et la création d’une salle d’opération dédiée au contrôle de la consommation et au pilotage en temps réel du réseau.
Un deuxième projet, prévu pour la fin de l’année 2026, portera sur l’amélioration des réseaux dans les gouvernorats de Sfax, Kébili et Tozeur, avec un système de transfert d’eau jusqu’à Ben Guerdane. Ce projet, dont le coût s’élève à 330 millions de dinars, permettra également, l’installation de 150 mille compteurs intelligents.
Un troisième projet, actuellement en préparation, ciblera les sept gouvernorats du Sud, pour un investissement de près de 230 millions de dinars.
Il vise à renforcer le macro-comptage afin d’identifier les zones de forte consommation, d’assurer un meilleur équilibre hydraulique entre zones hautes et basses et d’améliorer la performance d’un réseau qui affiche encore un faible taux de déficience dans le Sud-Ouest.
Le PDG de la SONEDE a, par ailleurs, souligné que le recours au dessalement demeure « un mal nécessaire » pour équilibrer l’offre et la demande, notamment durant les pics de consommation.
Il a rappelé que la Tunisie a développé la filière du dessalement dès les années 1980, à travers des stations de dessalement d’eau souterraine dont le nombre s’élève aujourd’hui à quinze, réparties entre Gabès, Gafsa, Ben Guerdane, Djerba et Kerkennah. Ces stations disposent d’une capacité totale de 110 mille mètres cubes par jour.
Evoquant le dessalement d’eau de mer, le responsable a fait savoir que le pays exploite également trois stations qui produisent 200 mille mètres cubes par jour.
