Flexibilité économique
NOS finances publiques, comme on a tendance souvent à le rappeler, continuent à dépendre, dans une large proportion, du rendement fiscal (87%) et, quelque peu, du bon comportement de certains secteurs, le tourisme et l’agriculture notamment. Pour le reste des composantes, on est encore loin du niveau espéré.
C’est le cas surtout de l’investissement qui n’arrive pas à se hisser à un palier supérieur. Et même les quelques avancées enregistrées ici et là sont, de l’avis même de nos responsables, contrastées et, surtout, déséquilibrées.
Pourtant, l’Etat a consenti des efforts considérables pour élargir les opportunités et renforcer l’attractivité de notre environnement des affaires. De multiples et importantes dispositions ont été retenues à cet effet. Cela concerne, notamment, la simplification des procédures administratives, le renforcement de la diplomatie économique, l’accélération de la transition énergétique et digitale ou encore l’amélioration du niveau de verdissement. Autant de mesures importantes, mais qui n’arrivent pas encore à impacter, fortement, ce secteur stratégique.
C’est peut-être bien pour cette raison que tout un projet d’une stratégie nationale dédiée exclusivement à la promotion des investissements a été élaboré à cet effet. Les principales dispositions de cette stratégie portent essentiellement sur l’élaboration d’un projet de loi transversal, actuellement en cours de finalisation. Une initiative ambitieuse qui traduit le souci de créer une réelle dynamique d’investissement, à travers l’introduction de nouveaux outils financiers spécifiques, surtout pour notre diaspora, l’assouplissement du cadre réglementaire, l’approfondissement des réformes sectorielles et structurelles et la création d’une haute autorité comme interlocuteur unique pour centraliser et accélérer les démarches et garantir leur transparence.
C’est d’ailleurs dans cette même logique qu’on a assisté au lancement, depuis quelques mois, du projet d’une plateforme d’investissement numérique, et qui devrait être opérationnelle, selon les projections, début 2026.
Plus important encore, dans le souci d’accélérer encore plus cette dynamique d’investissement, le projet d’une réforme profonde et globale de notre système national vient, comme l’a annoncé tout récemment la Cheffe du gouvernement, d’être lancé. Il s’agit là de l’application d’un nouveau modèle capable de créer un climat hautement attractif, souple et capable d’accompagner et d’aider à la concrétisation du plan stratégique de développement socioéconomique 2026-2030. Avec pour optique de permettre d’élargir la flexibilité de notre économie et de l’inscrire dans une spirale de croissance inclusive et durable.
C’est un système qui devrait tenir compte des nouveaux standards internationaux, notamment en termes d’orientation, d’accompagnement, de gestion et d’évaluation, et qui serait doté de suffisamment de fluidité pour bien gérer la volatilité du marché économique aussi bien local, régional qu’international.
Un nouveau modèle qui devrait opérer selon un mode de fonctionnement cohérent et synchronisé, tout en misant sur le développement des créneaux à forte valeur ajoutée, ce qui ne manquerait pas de maximiser son impact économique.
C’est un modèle qui se veut donc une rupture concrète et définitive avec les anciennes pratiques.