Au fait du jour : Ils n’ont rien compris
La Presse — Devons-nous leur pardonner parce qu’ils n’ont rien compris ? Eh bien non.
Tout simplement parce que leur désir morbide de tout prendre, de tout accaparer, de mettre sous l’éteignoir tous ceux qui sont autour d’eux, et même ceux qui figurent dans leur rétroviseur, porte un coup mortel pour le sport national.
Pour en être convaincu, il faudrait remonter le cours de l’histoire du sport national régional ou maghrébin et international.
La Tunisie sportive a été à l’origine de la mise en place de presque tous les organismes de direction du sport arabe et africain.
Indépendamment de cela, les représentants tunisiens étaient un peu partout au sein des fédérations ou confédérations, actifs et autoritaires ils exigeaient et imposaient le respect. Au vol, nous citerons Chedly Zouiten qui a été secrétaire général de le Fivb et qui a été éjecté par ses propres camarades, ou Taieb Louhichy qui était un membre des plus influents et respectés de la Fiba, etc.
Aujourd’hui, nous ne savons plus rien de ces représentants tunisiens qui s’activent au sein de ces organismes internationaux qui font et défont le sport dans le monde.
Nous sommes absents presque partout par la faute de ceux qui sont plus soucieux de leur CV que des intérêts du sport national. Et ceux qui étaient d’honnêtes apprentis «gouvernent» le sport international sous l’œil de ceux qui ont laissé faire par ignorance, fourberie ou faiblesse.
Les résultats de cette course effrénée vers des honneurs fictifs, qui ne rapportent rien au sport national, sont clairs. L’Egyptien Hassen Mustapha, actuellement président de la Fédération internationale de handball (élu en l’an 2000 !), a été obligé en 2005, lorsque la Tunisie avait organisé le Mondial, de reconnaître que «nous avons mis la barre très haut».
Aujourd’hui, le handball égyptien est un des meilleurs du monde, sinon le meilleur. Alors que notre handball souffre du vedettariat de quelques-uns de ses éléments qui daignent répondre à l’invitation ou qui sont portés au nombre des indisponibles pour des raisons peu convaincantes. Et ce handball du Qatar que le Tunisien, feu Abdellatif Bohli, a conçu et mis en place. L’ancien directeur technique national, qui s’est expatrié au Qatar, a travaillé au développement de la discipline dans ce pays après le Championnat du monde de handball de 2005 organisé en Tunisie. Une période durant laquelle le Qatar a beaucoup investi dans ce sport.
Au niveau de la gouvernance, on se bat à couteaux tirés. Ceux qui partent se transforment en ennemis jurés de ceux qui sont en place.
Mais il nous semble que c’est assez, car il est plus indiqué de revenir à la bonne gouvernance.
C’est le seul moyen de rallier le premier plan, tout en étant convaincu que la présence de représentants tunisiens est stratégique et qu’au lieu d’enrichir les CV de ces gloutons du pouvoir, il faudrait cesser les luttes intestines et répartir nos hommes et nos femmes responsables, en fonction de nos besoins.
C’est le seul moyen de permettre au sport tunisien de faire entendre sa voix, de demeurer compétitif et de figurer sur les podiums ou au moins d’en être le plus proche. Tel que cela a été demandé par les hautes autorités de l’Etat.
Le serpent de mer, appelé «loi des structures sportives», fixera-t-il, à sa promulgation (nous avons encore perdu une année !), les lignes rouges, les obligations et les priorités ?