gradient blue
gradient blue
A la une Actualités

Banque mondiale : Une évaluation internationale qui confirme les choix économiques de Carthage

  • 28 novembre 17:30
  • 7 min de lecture
Banque mondiale : Une évaluation internationale qui confirme les choix économiques de Carthage

Le tout récent bulletin de conjoncture économique pour la Tunisie, publié par la Banque mondiale sous l’intitulé «Renforcer les filets de sécurité sociale pour plus d’efficacité et d’équité», met en exergue la résilience et les perspectives positives de l’économie tunisienne. Il vient conforter les orientations économiques défendues par le Président Kaïs Saïed depuis plusieurs années et contredit également un ensemble d’analyses alarmistes.

La Presse — Dans ce rapport, l’institution financière internationale a salué les «développements importants» observés en Tunisie récemment. Pour la Banque mondiale, la stabilité macroéconomique relative, les réformes structurelles amorcées et la progression de certains indicateurs clés témoignent d’un «potentiel de redressement durable» si le rythme des réformes est maintenu.

Reprise de l’économie

L’économie tunisienne confirme sa reprise grâce à une agriculture plus vigoureuse, au redressement du secteur de la construction et à une bonne tenue du tourisme, selon la Banque mondiale. Le PIB réel a progressé de 2,4% sur les neuf premiers mois de 2025, après plusieurs années de croissance modérée dans le sillage de la crise du Covid-19. Mieux encore, les prévisions de l’institution anticipent une croissance de 2,6% en 2025, avant une stabilisation autour de 2,4% en 2026-2027.

Sur le front macroéconomique, l’inflation poursuit sa décrue pour le septième mois consécutif, chutant à 4,9% en octobre, contre un pic de 10,4% en février 2023. Cette dynamique s’explique par le recul des prix mondiaux de l’énergie et des céréales, l’inflation alimentaire étant désormais limitée à 5,6 %.

Le déficit du compte courant s’est toutefois creusé à 2% du PIB, en raison de la hausse des importations et de la stagnation des exportations. Néanmoins, la solidité des recettes touristiques et des transferts des Tunisiens à l’étranger a permis d’amortir les pressions extérieures, selon la Banque mondiale.

Ces indicateurs confirment la solidité accrue de l’économie tunisienne, portée par une dynamique d’investissement renouvelée et une gestion budgétaire plus maîtrisée. En effet et d’après la Banque mondiale, les investissements directs étrangers affichent une progression notable de 41% sur les sept premiers mois de l’année, portés principalement par les projets dans les énergies renouvelables, contribuant à la stabilité extérieure malgré un accès restreint aux marchés internationaux. Sur le plan budgétaire, le déficit public s’est réduit à 6,3% du PIB en 2024, tandis que la dette publique se situe autour de 84,5%.Il est, on ne peut plus clair, que la Tunisie est sur la bonne voie.

Protection sociale et dynamisation de l’investissement

Le rapport consacre un chapitre spécial à la protection sociale, en soulignant le rôle structurant des programmes d’assistance. A ce propos, il met notamment en avant le programme Amen Social qui soutient les ménages les plus pauvres et les plus vulnérables dans notre pays et dont la couverture a triplé pour toucher près de 10% de la population, jouant ainsi un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté.

«La Tunisie a réalisé d’importants progrès en matière de couverture en faveur des plus pauvres», souligne dans ce contexte Alexandre Arrobbio, représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie.  

Dans son rapport, la Banque mondiale souligne l’importance de préserver la stabilité macroéconomique, de renforcer la viabilité budgétaire et de poursuivre les réformes des entreprises publiques, tout en améliorant la concurrence et le climat d’investissement, autant de conditions jugées essentielles pour assurer une prospérité durable et partagée.

Ces recommandations confirment que la Tunisie anticipe déjà ces enjeux. Ainsi, lors du Conseil ministériel restreint du 13 novembre, la cheffe du gouvernement, sur recommandation du Président de la République, a présenté les grandes orientations pour moderniser le système national d’investissement, en misant sur la simplification, la digitalisation et la transparence.

Une plateforme nationale unique centralisera l’ensemble des procédures, certaines autorisations seront remplacées par des cahiers des charges pour fluidifier l’accès au marché, et les incitations seront orientées vers les secteurs stratégiques et les régions moins développées, dans le cadre du plan 2026-2030. La mise en œuvre de ces réformes doit être achevée d’ici au premier trimestre 2026, renforçant ainsi l’attractivité et la confiance dans l’économie tunisienne.

Une orientation guidée par les intérêts du pays

Ces conclusions rejoignent les déclarations récurrentes du Chef de l’État, qui n’a cessé d’insister sur la «souveraineté économique et la nécessité de rompre avec les approches traditionnelles jugées inefficaces». Kaïs Saïed a affirmé à plusieurs reprises que la Tunisie «doit sortir du cercle vicieux de l’endettement» et construire un modèle fondé sur «une économie réelle, productive et au service du peuple».

Il a également rappelé que «la volonté nationale doit primer sur toutes les pressions», estimant que les solutions imposées de l’extérieur «ne peuvent répondre aux besoins réels du pays».

En mettant l’accent sur une économie fondée sur la justice sociale, la lutte contre la corruption et la valorisation des capacités nationales, le Chef de l’Etat a défendu une orientation assumée, guidée par les intérêts du pays plutôt que par des considérations politiques ou financières.

Ces choix avaient suscité de vives critiques de la part de certains experts, qui prédisaient un effondrement imminent de l’économie et une déstabilisation financière majeure, tout en reprochant au pouvoir un prétendu déficit de diplomatie économique. Mais ces lectures pessimistes ne surprennent guère car ceux qui influencent discrètement ces analyses sont bien identifiés.

La dépêche de la Banque mondiale vient aujourd’hui démentir ces lectures pessimistes, en soulignant que la Tunisie dispose «des bases nécessaires pour consolider un cycle de reprise», pour peu que les réformes engagées soient menées à terme. Loin des scénarios catastrophistes relayés par certains milieux, la trajectoire tunisienne semble désormais bénéficier d’un regard plus nuancé, plus objectif surtout et d’un crédit institutionnel international.

Rebond et avenir prometteur

À travers ses multiples interventions, le Président Kaïs Saïed a toujours défini les grands axes de son projet économique, fondé sur la souveraineté nationale, la justice sociale, la planification participative, la réforme administrative, le soutien aux secteurs clés de l’économie et la lutte contre la spéculation et la corruption. Cette orientation vise à permettre à la Tunisie à retrouver la bonne voie du développement et de la prospérité avec détermination et sans compromis.

Il faut dire que la Tunisie semble amorcer un véritable regain économique, porté, faut-il toujours le souligner, par une stabilité sécuritaire retrouvée. La lutte contre la corruption et la régulation des marchés renforcent la confiance des investisseurs et stabilisent les prix, créant un climat favorable à la croissance. En alliant stabilité, protection sociale et bonne gouvernance, le pays pose les jalons d’une reprise durable et d’une prospérité plus partagée.

Il n’en reste pas moins que les défis demeurent importants. La modernisation du cadre législatif, l’amélioration du climat d’investissement et la réforme de la gouvernance économique figurent au premier rang des priorités. Mais, pour Carthage, l’essentiel est désormais acquis et la Tunisie avance sûrement, nonobstant les obstacles et les tentatives d’ingérence, dans une direction que les grandes institutions financières jugent désormais porteuse d’espoir.

Auteur

Samir DRIDI