Le souci de garantir un transport terrestre de qualité a, en quelque sorte, conditionné la répartition des crédits alloués au ministère des Transport en 2026. Un objectif qui devrait tenir compte de la modernisation des parcs, le renouvellement des lignes ferroviaires, l’amélioration du niveau de maintenance et la garantie de la bonne gestion des entreprises publiques du secteur.
Un programme ambitieux qui repose, toutefois, sur le degré d’implication et d’application de ses coordinateurs.
La Presse — Pour nos décideurs, le transport terrestre restera toujours un secteur prioritaire, et se placera systématiquement au cœur de toute stratégie de développement. Un intérêt qui repose sur l’importance de son impact socioéconomique.
Et cela justifie, de toute évidence, les multiples programmes et autres dispositions qui ambitionnent, dans leur ensemble, à servir aussi bien la qualité des services, la fiabilité des prestations que la sécurité des usagers.
Et n’oublions pas que cette filière a toujours accaparé une bonne part des fonds réservés au ministère de tutelle. D’ailleurs, 93 % du budget réservé à l’investissement dans les transports sont orientés vers le secteur terrestre, pour 2026, ce qui a créé une véritable polémique lors de son examen par l’ARP.
Pourtant, et malgré cette attention particulière, le transport terrestre continue à faire défaut et à décevoir. La gestion reste déficiente, et les tensions assez régulières, en raison notamment de l’entassement, des retards et des pannes de plus en plus fréquentes.
D’ailleurs, et à titre indicatif, la ligne ferroviaire de la banlieue sud, malgré la bonne qualité de son parc, constitue un calvaire quotidien pour les usagers. En effet, les trains déraillés, ou encore les tronçons indisponibles sont devenus la principale norme des premiers responsables de celle ligne.
Et c’est surtout cette question de ponctualité qui inquiète, car, quotidiennement, on assiste à des retards qui dépassent, sur une seule journée, des dizaines de minutes. Inadmissible.
Défaillances structurelles
De son côté, la question de la gestion continue à pénaliser cette filière, faute d’engagement, d’application et d’entrain. En témoignent des défaillances sérieuses des parcs disponibles et des perturbations, de plus en plus généralisées, au niveau du trafic quotidien.
Et ce sont ces mêmes facteurs, que certains responsables du transport qualifient de simples détails qui semblent révolter le Chef de l’Etat qui appelle à une réforme urgente et profonde du secteur.
C’est d’ailleurs en réponse à ce souci que le budget de 2026 a prévu une enveloppe de 239,7 millions de dinars pour mettre un terme à ces problèmes, à travers le changement des rails, la réhabilitation d’un bon nombre de trains et, plus important encore, la création d’un centre de maintenance moderne.
Cependant, pour bien conduire toutes ces transformations, les entreprises publiques doivent gagner en efficacité. Un enjeu prioritaire qui justifie l’importance du montant mobilisé à cet effet.
En effet, pour 2026, 55% des crédits alloués au ministère des Transports sont destinés exclusivement aux sociétés publiques. Encore faut-il trouver la bonne formule pour gérer ces fonds et les capitaliser.
Toutefois, cette focalisation sur la modernisation du transport terrestre, bien qu’elle soit indispensable, ne doit pas sanctionner, en même temps, l’aérien et le maritime.
Deux activités stratégiques qui connaissent des défaillances structurelles profondes nécessitant des corrections urgentes et radicales, surtout que leur bonne tenue peut conditionner, à elle seule, notre politique socioéconomique.