Le Bureau national du syndicat des pharmaciens d’Officine de Tunisie, réuni ce mercredi, a décidé de suspendre le système du tiers payant pour les assurés de la CNAM à partir du 8 décembre prochain.
Dans un communiqué rendu public mercredi, le syndicat a précisé qu’il « a été décidé de suspendre la délivrance des médicaments à la charge de la CNAM à compter du 8 décembre, jusqu’au règlement des dettes de la Caisse envers les pharmaciens, clarifier le cadre juridique régissant le fonctionnement des pharmacies et prendre des mesures urgentes pour sauver la chaîne de distribution des médicaments, voire approuver un financement exceptionnel pour la CNAM dans le cadre de la loi de finances pour l’année 2026 ».
Malgré la poursuite des négociations entre la CNAM et les pharmaciens, « aucune vision claire ni aucun engagement officiel garantissant la continuité de la relation contractuelle n’ont été enregistrés, ce qui place les pharmaciens face à de sérieux interrogations quant à l’avenir de cette relation et à une situation grave sans précédent menaçant la stabilité de l’ensemble du secteur », a encore indiqué le syndicat.
Il a souligné que la crise financière que traverse le secteur pharmaceutique depuis des années s’est encore aggravée après l’échec des négociations avec les fournisseurs de médicaments en gros, qui connaissent eux-mêmes une situation économique critique menaçant la continuité de leur activité, ainsi qu’avec les banques, estimant que l’ensemble de la chaîne de distribution des médicaments est au bord de l’effondrement, des fabricants locaux à la pharmacie centrale, en passant par les grossistes et les pharmaciens.
« Les pharmaciens se sont retrouvés dans l’incapacité de continuer à délivrer des médicaments en raison de pressions financières étouffantes, en particulier les pharmacies actives dans les zones intérieures et les zones économiques prioritaires, où la capacité à fournir des médicaments est directement menacée, ce qui risque de priver des milliers de citoyens de leur droit aux soins », lit-on dans le communiqué.
Dans ce contexte, il est devenu impossible pour les pharmacies de continuer à fournir des services aux bénéficiaires de la CNAM, en raison de l’absence des garanties financières et juridiques nécessaires», a fait savoir le syndicat.
Le bureau national a affirmé que les structures professionnelles resteraient ouvertes à toute initiative sérieuse et responsable susceptible d’apporter des solutions urgentes et durables préservant la dignité des pharmaciens, les droits des patients et la stabilité du système de santé.