L’ouverture de comptes en devises pour les Tunisiens résidant en Tunisie, prévue par l’article additionnel n°81 du projet de loi de finances 2026, est une initiative jugée positive par les experts, mais qui pourrait présenter des risques si certaines précautions ne sont pas respectées.
Le professeur d’économie financière à l’Université de Tunis, Abdelkader Boudriga, souligne que cette mesure répond aux attentes d’une large partie de la population, en particulier des jeunes, mais pourrait avoir des conséquences négatives telles que le blanchiment d’argent si des garde-fous ne sont pas mis en place.
Il insiste sur la nécessité de fixer un plafond pour les transferts vers ces comptes et suggère que 50 % des fonds soient convertis en dinars afin de renforcer les réserves de devises étrangères. Il évoque en outre l’importance de revoir l’octroi de la prime touristique, ou de définir strictement les conditions dans lesquelles elle peut être versée aux bénéficiaires de comptes en devises.
Le professeur avertit que le transfert complet de la prime touristique vers ces comptes pourrait accroître fortement l’utilisation des devises, mettant sous pression le système financier et les dispositifs de contrôle. Il appelle à une réflexion globale sur les implications pratiques de cette mesure dans une stratégie visant à autonomiser économiquement les jeunes.