Une journée particulière
La journée du samedi 29 novembre de cette année qui tire à sa fin fut exceptionnelle; elle a pris des dimensions prodigieuses : les capitales, les grandes villes arabes et occidentales ont célébré dignement la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.
De Tunis à Paris, en passant par Londres, Rome, Lisbonne ou Athènes, les manifestants ont défilé par dizaines de milliers, scandant des mots d’ordre dénonçant le génocide et la restriction de la distribution des vivres et des médicaments à Gaza. Cette journée mémorable est suivie de plusieurs autres actions et événements d’ordre humain et diplomatique.
Les commémorations de cette journée mémorable ne s’arrêtent pas aux manifestations de rue : des colloques, des conférences, des rencontres intellectuelles sont organisés dans les enceintes internationales ; ils s’achèveront le 4 décembre avec la projection du film documentaire La voix de Hind Rajab au siège des Nations unies à New York, dans la salle du Conseil de tutelle, suivie d’un débat avec la réalisatrice Kaouther Ben Hania, nominée aux Oscars (le cinéma tunisien a de quoi être fier.)
Sept semaines après le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, tout porte à croire que peu de choses ont changé, mais l’essentiel n’a pas été réglé. Il se trouve même des voix qui affirment que «le cessez-le-feu est un écran de fumée (…)» ou que proposer des sanctions, est le seul moyen pour que l’Etat sioniste applique le droit international.
La paix a été signée depuis plus de quarante jours mais la population gazaouie continue à mourir de faim, de soif et de froid. Elle ne vit plus, elle est en état de survie. Dans un rapport publié mardi 25 novembre, l’ONU tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : «la survie de Gaza est en jeu», prévient-elle.
L’organisation appelle la communauté internationale à élaborer un «plan de redressement d’ensemble» et à intervenir «sans délai» et de manière coordonnée. On ne cessera pas de faire le décompte des blessés et des morts. Les offensives ont détruit ou endommagé la majorité des bâtiments et contraint presque tous les habitants à fuir leur foyer au moins une fois.
Les agressions de l’occupant n’ont pas cessé, de Gaza à Jenine et Rafah, l’accélération inouïe de la colonisation en Cisjordanie, ainsi que la violence des colons, ont atteint des proportions inquiétantes. Le constat a été reconnu par toutes les ONG en relation avec la colonisation du territoire.
Notons que le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que plus de 70.000 personnes ont été tuées dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre. La trêve signée et adoptée à la hâte— selon beaucoup d’observateurs — est fragile, tant que l’occupant n’est pas disposé à appliquer l’axe primordial des accords : l’arrêt des agressions.