Assassinat de Farhat Hached : la voix de la liberté qui a défié le colonialisme résonne encore…
Le 5 décembre 1952, le militant et syndicaliste Farhat Hached a été assassiné dans la banlieue de Rades, dans la capitale tunisienne, alors qu’il se rendait au siège central du syndicat des travailleurs.
Hached, né le 2 février 1914 sur l’île de Kerkennah, a consacré sa vie à la lutte pour les droits du peuple tunisien et s’est distingué comme le dirigeant éminent de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la première organisation syndicale en Afrique et dans le monde arabe.
Sa carrière syndicale a commencé très tôt. Il a rejoint le syndicat des travailleurs des transports en 1936 et a mené une grève couronnée de succès, avant de poursuivre son activité à Sfax et de fonder, avec ses camarades, l’Union des syndicats indépendants du Sud. Il réclamait l’égalité entre les travailleurs tunisiens et français, et fut le premier à exiger l’indépendance vis-à-vis du colonialisme français.
Les contributions de Hached ont dépassé le cadre local. Il a participé à des conférences internationales et œuvré au renforcement des unions ouvrières en Afrique du Nord, ce qui lui a valu une grande popularité et a embarrassé le colonialisme français qui n’a pas réussi à l’arrêter.
Avec l’escalade de l’activité politique et son combat continu, Hached a été menacé par l’organisation de la « Main Rouge », avant d’être assassiné par ses membres lors d’une opération planifiée, selon l’aveu d’un de ses membres dans un documentaire diffusé par la chaîne « Al Jazeera » en 2010.
L’assassinat de Farhat Hached a eu un impact majeur sur le mouvement syndical et politique tunisien, faisant de sa voix un symbole de dignité et de lutte. Les tentatives de révéler les circonstances de son assassinat et de traduire les responsables en justice se sont poursuivies, sa cause restant une partie de la mémoire de la lutte du peuple tunisien contre le colonialisme et pour la justice sociale.
En cette date anniversaire de son assassinat, les Tunisiens se remémorent la voix de Farhat Hached, qui a continué de résonner pour la défense des droits et de la dignité du peuple, un symbole du militantisme syndical et du patriotisme sincère. Mais derrière ces mots inspirants, l’histoire de son assassinat n’a pas encore livré tous ses secrets.