Genre et énergie : La femme, un levier stratégique

A peine finalisée, au bout des cinq derniers mois, soit de juillet à novembre, l’étude nationale genre dédiée au secteur de l’énergie, réalisée en Tunisie, a fait, hier, l’objet d’un congrès national intitulé «Genre et énergie, organisé à Tunis à l’initiative du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, en collaboration avec la GIZ, son partenaire stratégique dans la transition énergétique.

La Presse — Sous le signe «Intégration de la femme pour un processus énergétique exhaustif», cette manifestation s’inscrit dans le droit fil de conjuguer tous les efforts pour une transition énergétique juste, équitable et globale, à travers l’inclusion de l’égalité des chances entre les deux sexes. D’autant plus que la femme, notamment celle en milieu rural, semble être beaucoup plus exposée aux impacts des changements climatiques. Et c’est elle qui manifeste plus de volonté de s’y adapter.

Toutefois, elle n’est pas suffisamment représentée dans les postes de décision en la matière.

Un potentiel considérable à mobiliser

Dans son mot d’ouverture, Ichraf Smadhi, directrice générale du bureau de la coopération et des relations extérieures au ministère de tutelle, évoqué cette faible représentativité. Bien qu’elle ait mis en évidence des obstacles persistants, elle a révèlé aussi un potentiel considérable à mobiliser.

«Favoriser une participation accrue des femmes dans le secteur énergétique ne constitue pas seulement une question d’équité, mais aussi un levier stratégique de résilience et de compétitivité», fait-elle valoir. Et c’est ainsi, estime-t-elle, que l’on pourrait construire un système énergétique plus juste et équitable. 

Ce débat, auquel s’invite un parterre de participants, réunissant institutions publiques, secteur privé, société civile et partenaires internationaux, s’est, essentiellement, focalisé sur un retour de résultats de l’étude aboutis, le bilan de l’état des lieux, afin de définir une vision stratégique genre-énergie, dans la perspective de renforcer la présence de la femme dans le secteur énergétique.

Face à ces défis posés par ce passage au vert, l’approche genre dans la stratégie nationale d’énergie 2035 demeure, aujourd’hui, un enjeu majeur.

Vers un guide de bonnes pratiques

En fait, l’étude en question puise dans l’essence du projet global «Féminisme en action pour une transformation structurelle (Fast)», lancé il y a deux ans, pour l’exercice 2023-2026, autour de quatre axes majeurs, à savoir «Instruments et processus politiques», «Conseil et renforcement des capacités», «Gestion des connaissances et meilleures pratiques», et «Echange Sud-Sud et nord-sud».

L’objectif étant de réunir toutes les conditions favorables pour une participation féminine viable et durable en matière d’énergie. Du fait que ce secteur n’est plus l’apanage de l’homme, dans la mesure où la femme, elle aussi, doit s’y intéresser et ne rester plus de côté.  

Et comme la femme est souvent le parent pauvre de ce secteur, avec un faible taux d’accès à des postes d’emploi liés à l’énergie, son intégration socioéconomique demeure, plus que jamais, une condition sine qua non pour une transition énergétique inclusive et durable.

C’est dans ce sens que Bechir Lassoued, expert Senior en genre, a souligné que cette étude basée sur le genre vise à optimiser la participation des femmes à tous les niveaux du secteur de l’énergie et bien gérer les données nécessaires à l’amélioration de l’employabilité des femmes.

Pour ce faire, il est question d’élaborer un guide national de bonnes pratiques, regroupant un ensemble d’indicateurs opérationnels pour la prise de décision.