Des faits et des chiffres
4,9 %
Le niveau général des prix a marqué une pause au mois de novembre 2025. Avec un taux d’inflation maintenu à 4,9 %, l’économie donne l’illusion d’une certaine accalmie.
Mais derrière cette stabilité apparente se cache une dynamique contrastée, révélatrice de tensions persistantes sur plusieurs postes de consommation essentiels.
L’alimentation continue de peser lourdement sur le budget des ménages. Sur un an, les prix des produits alimentaires progressent de 5,8 %, tirés notamment par l’augmentation spectaculaire de la viande d’agneau, dont les prix ont bondi de plus de 18 %.
Les légumes frais, les fruits, la viande bovine et les poissons enregistrent eux aussi des hausses à deux chiffres.
Seule éclaircie dans ce tableau : la nette détente observée sur les huiles alimentaires, dont les prix reculent de plus de 17 %. Les produits manufacturés ne sont pas en reste.
Leur renchérissement annuel atteint 5 %, porté principalement par l’habillement et les chaussures, toujours soumis à une forte pression inflationniste.
Les services évoluent à un rythme légèrement plus modéré, avec une hausse de 4 % sur un an, dominée par les tarifs des restaurants, cafés et hôtels.
Autre signal à surveiller : l’inflation sous-jacente, qui exclut l’alimentation et l’énergie, recule légèrement à 5 %. Ce fléchissement reste toutefois insuffisant pour soulager durablement les consommateurs, d’autant que les produits libres continuent d’enregistrer une progression rapide, à 6 % sur un an, contre moins de 1% pour les produits à prix encadrés.
Sur le court terme, l’indice des prix n’a augmenté que de 0,1 % en novembre. Cette hausse modérée s’explique par le renchérissement de l’habillement et des loisirs, partiellement compensé par le repli des prix alimentaires.
Dans la structure de l’inflation, les produits manufacturés et les services demeurent les principaux moteurs, confirmant que la pression sur le coût de la vie reste bien ancrée, malgré la stabilité affichée.
55
Les Tunisiens résidant à l’étranger auront rendez-vous, le 10 décembre 2025, avec une opportunité de financement pensée spécialement pour leurs projets entrepreneuriaux.
Une session d’information en ligne sera organisée pour lever le voile sur les mécanismes de soutien destinés aux petites et moyennes entreprises portées par la diaspora.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du programme Mobi-TRE « Hajti Bik», porté par l’Organisation internationale pour les migrations en Tunisie, en partenariat avec l’Agence italienne pour la coopération au développement et l’Office des Tunisiens à l’étranger.
L’enjeu est de taille : faire connaître la ligne de crédit italienne, dotée d’une enveloppe de 55 millions d’euros, conçue pour faciliter l’accès au financement des porteurs de projets souhaitant investir en Tunisie.
Au-delà de la présentation des dispositifs, la session ambitionne de répondre concrètement aux interrogations des participants, qu’il s’agisse des critères d’éligibilité, des démarches administratives ou des conditions financières, présentées comme avantageuses, notamment en matière de taux d’intérêt.
Des échanges avec des experts sont également prévus, afin d’orienter les investisseurs vers les opportunités les plus porteuses.
Pensée comme un espace d’échange entre TRE installés dans différents pays, cette initiative vise à renforcer leur rôle dans la dynamique économique nationale et à encourager une implication plus active de la diaspora dans le tissu entrepreneurial tunisien.
1,6 %
L’année 2024 marque un léger répit sur le front des équilibres extérieurs. Selon le dernier rapport de la Banque centrale de Tunisie sur la balance des paiements, le déficit courant s’est réduit à 1,6 % du PIB, contre 2,3 % un an auparavant.
En valeur, le besoin est passé de 3,5 à 2,6 milliards de dinars, traduisant une amélioration progressive, bien que fragile, de la situation extérieure du pays.
Cette évolution est principalement portée par la bonne tenue de la balance des services. L’excédent a atteint 22,7 milliards de dinars en 2024, grâce au regain de dynamisme du secteur touristique et à la hausse soutenue des revenus du travail.
Les recettes du tourisme ont progressé de près de 10 %, tandis que les transferts en provenance de l’étranger ont augmenté de plus de 12 %. Résultat : ces deux sources couvrent désormais près de 58 % du déficit commercial, contre 56 % en 2023.
En revanche, la balance des biens continue de peser lourdement.
Le déficit commercial s’est encore creusé pour atteindre 30,4 milliards de dinars. Cette détérioration s’explique par une hausse des importations, alors que les exportations ont légèrement reculé sur l’année.
Sur le plan monétaire, le dinar a fait preuve d’une relative stabilité face à l’euro et au dollar, un signal jugé rassurant par la Banque centrale. Cette tenue du taux de change, combinée à l’amélioration du compte courant, a contribué au renforcement des réserves en devises.
Parallèlement, la dynamique économique s’est appuyée sur la demande intérieure, qui a progressé de plus de 4% en volume, portée par la consommation et la reprise de l’investissement.
Dans le même temps, le compte financier affiche un besoin de financement nettement réduit, traduisant un rééquilibrage progressif des flux, malgré le poids persistant de la dette extérieure.