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Cinéma : Sahbek Rajel 2 de Kais Chekir : Du pur divertissement

  • 8 décembre 19:45
  • 5 min de lecture
Cinéma : Sahbek Rajel 2 de Kais Chekir : Du pur divertissement

Côté casting, Karim Gharbi, Yassine Ben Gamra et Slah M’sadek s’en tirent bien.

Les deux pivots Sofiane Dahech et Noureddine Bouhejba sont les combustibles essentiels de cette fiction. Ils campent avec succès leurs personnages d’idiots.

La Presse — A quelques jours de la 36e édition des Journées cinématographiques de Carthage, la Reine des salles Le Colisée, a fêté son 95e anniversaire. A cette occasion, le Groupement Goubantini, qui cumule la production, la distribution et l’exploitation, a mis le paquet en organisant en grande pompe l’avant-première du deuxième opus à succès «Sahbek Rajel».

Le public invité est venu en masse assister à cette sortie. Dès 17h00, alors que le film a été projeté à 19h30, les spectateurs se sont rassemblés devant le café la Rotonde réquisitionné pour la circonstance et décoré avec faste pour accueillir les invités et l’équipe du film. 

L’équipe du film est venu au complet présenter ce dernier nouveau-né tant attendu. Une comédie policière à l’instar de la précédente où deux policiers Mehdi (Yassine Ben Gamra) et Abdelaziz ou Zizou dit le Serpent (Karim Gharbi) font équipe pour retrouver le bébé de l’un deux, kidnappé par Dhib (Moez Gdiri), trafiquant à la tête d’un réseau de contrebande.

Les deux flics sont flanqués des deux copains incompétents de Zizou : Titou (Sofiane Dahech) et Bakhanou (Nouredine Bouhejba), qui les aide maladroitement en commettant d’énormes gaffes.

Il faut avoir vu le premier «Sahbek Rajel» pour comprendre la suite.

Dans le premier opus, Mehdi est enlevé par des terroristes et porté disparu. Zizou, le croyant mort, essaie de se rapprocher de sa femme et tente de l’épouser. Pour ce faire, il doit sauver sa fille malade qui a besoin d’un rein.

Il emprunte le rein de Titou en se faisant passer pour le sien. La femme de Mehdi accepte de l’épouser mais, à la fin du récit, Mehdi apparaît vivant et regagne son domicile et finit par récupérer sa femme.

Le scénario, signé Ahmed Sayed, Zine Mastouri et Kais Chekir, semble, à première vue, alambiqué, mais rien de tel car très vite on comprend l’histoire. Dans le deuxième opus, on entre vite dans le bain.

Mehdi a un deuxième enfant. Zizou soupçonne que le bébé est le sien. Il essaie de faire un test de paternité mais il doit réussir à récupérer un objet appartenant à l’enfant (couche ou sucette) et compte sur les deux barrés Titou et Bakhanou pour le rapporter. 

Dès la première scène, les principaux ingrédients sont là : quiproquos, humour, potache, bouffonnerie, absurde et action.

Titou, vendeur de téléphones mobiles et beau-frère de Zizou, ouvre la première séquence déclenchant le rire par ses maladresses et sème le désordre avec Bakhanou, addictif à la drogue et qui veut se repentir.

Si on n’est pas sensible à ce genre de drôlerie, il faut passer son chemin, car ce qui suivra c’est du pareil au même. C’est un humour régressif genre « Les Nuls » où les personnages sont présentés comme des idiots et confrontés à des situations qui les dépassent mais dans lesquelles ils baignent joyeusement convaincus qu’ils sont des héros.

Naïfs, ils sont les déclencheurs de catastrophes et, bien entendu, du rire. 

Il ne faut pas oublier le duo explosif formé de deux personnalités que tout oppose.

Mehdi incarne le flic bodybuiler, bien baraqué qui se la joue intègre et sérieux et à la gâchette facile, tandis que son complice Zizou, un plouc ringard qui met le pied dans le plat, parfois lâche dans certaines situations.

Ils finissent par se retrouver sur le même terrain et deviennent hardis lorsqu’il s’agit de sauver un enfant, quitte à se mettre en danger. 

Des suites d’incidents et de circonstances conduisent les deux hommes rivaux à faire équipe.

Ils se font épauler par deux autres protagonistes improbables, qui, au lieu de leur faciliter la tâche, la rendent plus compliquée. La mise en scène rythmée est efficace et sans temps mort.

Durant plus de deux heures, le film enchaîne les gags et les ressorts comiques s’appuyant sur un scénario proposant une trame qui tient remarquablement la route dans le cadre fantasque proposé par le film.

Côté casting, Karim Gharbi, Yassine Ben Gamra et Slah M’sadek s’en tirent bien. Les deux pivots Sofiane Dahech et Noureddine Bouhejba sont les combustibles essentiels de cette fiction. Ils campent avec succès leurs personnages d’idiots.

Samira Magroun, qui remplace Dora Zarrouk dans le premier volet, et Lobna Dziri sont un peu en retrait ainsi que Younes Ferhi et Kaouther Bardi dont les axes sont assez réduits.

Il ne faut pas s’en prendre la tête, «Sahbek Rajel 2» est un pur divertissement qui n’a d’autres prétentions que de faire rire le public en ces temps moroses.

Un contrat bien rempli si on tient compte des spectateurs de cette avant-première qui n’ont cessé de rire et d’applaudir certaines séquences loufoques. Si le premier opus a réalisé plus de 600 mille entrées, celui-ci fera autant sinon plus.

Auteur

Neila GHARBI