À Gafsa, une page environnementale se tourne enfin. Après des décennies de pollution, d’odeurs suffocantes et de protestations citoyennes, la décision de fermer la décharge ouverte depuis 1978 marque un tournant historique pour la région.
Dans une localité comme Zarroug, en pleine croissance démographique et abritant un important campus universitaire, cette annonce sonne comme une libération tant les habitants ont payé le prix d’un site devenu invivable.
Avec l’ouverture prochaine d’un site alternatif situé à 8 kilomètres du périmètre communal, les autorités régionales affichent leur volonté de restaurer un environnement sain et d’engager le gouvernorat sur la voie d’une gestion moderne et durable des déchets.
La Presse—Le gouvernorat de Gafsa vit aujourd’hui une situation environnementale critique, devenue alarmante en raison de la prolifération des dépôts anarchiques et de la multiplication des «points noirs» qui ont défiguré le paysage urbain et aggravé les souffrances des habitants. Conformément aux instructions du Président de la République, appelant à mettre un terme à ces dépassements environnementaux, les autorités régionales ont engagé une série de mesures urgentes visant à protéger le cadre de vie et à réhabiliter l’image urbaine de la région.
La décision de fermer définitivement la décharge actuelle — en activité depuis 1978 et s’étendant sur 30 hectares — a suscité un véritable ouf de soulagement parmi les citoyens.
Les habitants de la localité de Zarroug, en particulier, ont longtemps subi les impacts nocifs de ce site devenu une source majeure de pollution.
Les opérations de brûlage répétées, les odeurs nauséabondes, ainsi que les risques sanitaires constants ont provoqué de nombreuses protestations sociales.
La situation est d’autant plus sensible que la localité abrite un important campus universitaire et que le périmètre de la décharge se trouve à proximité de plusieurs établissements éducatifs et unités touristiques.
Après concertation, il a été convenu de choisir un nouveau site situé à 8 kilomètres du périmètre communal, sur un terrain domanial exploité autrefois comme carrière par un opérateur privé.
Ce choix a été retenu pour sa facilité d’accès et pour le niveau minimal d’acceptabilité sociale qu’il offre. Ce site constitue une solution provisoire, utilisée en attendant l’achèvement de l’unité de valorisation et de traitement des déchets.
Il est à rappeler que le projet d’une nouvelle décharge, programmée depuis 2022, demeure à l’arrêt depuis cette date, alors qu’elle devrait permettre le traitement de 140.000 tonnes de déchets par an.
Dans ce cadre, la municipalité a annoncé l’émission d’une décision officielle ordonnant la fermeture de la décharge actuelle à partir du lundi 8 décembre 2025. Parallèlement, un arrêté sera élaboré pour l’exploitation temporaire du site alternatif proposé.
Ces mesures témoignent de la détermination des autorités régionales à réduire la pollution, à restaurer des conditions sanitaires minimales et à engager, enfin, un processus durable de gestion des déchets dans le gouvernorat de Gafsa, dans l’attente de solutions structurelles et pérennes.