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Economie

Intelligence artificielle générative : Le nouveau moteur de transformation de la finance africaine

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  • 8 décembre 19:00
  • 5 min de lecture
Intelligence artificielle générative : Le nouveau moteur de transformation de la finance africaine

Alors que l’IA générative est en train de bouleverser les pratiques financières dans le monde, l’Afrique se trouve à l’aube d’un saut technologique décisif.

Entre personnalisation des services, efficacité opérationnelle et inclusion financière, cette technologie ouvre aux banques et assurances du continent de nouvelles perspectives.

La Presse — Comment mettre l’IA générative au service de la finance africaine ? La question a été, récemment, débattue lors de la 4e édition des Digital Mornings, organisée par « EY Tunisie » en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie Tunisie–Côte d’Ivoire, sous le thème : « Gen AI et finance africaine : vers une nouvelle ère de confiance, d’efficacité et d’inclusion ».

L’événement, organisé simultanément à Tunis et à Abidjan, a réuni des représentants d’institutions financières tunisiennes et ivoiriennes ainsi que des experts et spécialistes autour d’une thématique qui ne cesse d’attiser l’intérêt de la sphère financière mondiale.

A cette occasion, Skander Naija, associé chez « EY-Parthenon Tunisie », a dressé un état des lieux de l’avancement et des applications de l’IA générative dans le domaine financier, et plus particulièrement au sein des banques et des assurances.

Des investissements massifs dans l’IA générative 

Naija a d’abord rappelé que, depuis près de cinq ans, les institutions financières ont commencé à intégrer l’intelligence artificielle traditionnelle dans leurs processus, avec pour objectif d’accélérer la chaîne de valeur, supprimer des tâches, améliorer le service client et affiner leurs segmentations.

L’IA générative, technologie plus avancée, permet quant à elle de créer des contenus (textes, vidéos, présentations, etc.).

Elle va donc, selon lui, aider les gestionnaires et les entreprises à accélérer davantage leurs démarches. 

Par exemple, si l’IA traditionnelle a permis aux assurances d’évaluer les risques sur la base de rapports d’expertise ou d’images, l’IA générative pourra utiliser ces informations pour préparer les dossiers de souscription. L’intervenant a poursuivi en présentant les résultats d’une étude sur l’intégration de l’IA par les banques dans le monde.

Selon lui, ces chiffres peuvent être extrapolés pour appréhender le rythme de progression de cette technologie dans d’autres secteurs. Les résultats obtenus en 2025 montrent que les banques, partout dans le monde, accélèrent leurs investissements en IA générative : plus de 71 % affirment avoir déjà lancé des initiatives ou des capacités d’IA générative, et près de 90 % s’attendent à des impacts significatifs dans les deux prochaines années. 

L’enquête révèle également que les données demeurent le principal obstacle rencontré, notamment en termes de qualité, de conformité et de protection des données personnelles.

Plus de la moitié des banques sondées prévoient d’augmenter leurs partenariats technologiques dans les deux prochaines années pour répondre à cette problématique liée à la data. 

Sur le plan opérationnel, seulement 16 % des initiatives ont atteint le stade de la production. Un chiffre encourageant, selon Naija, car il témoigne de l’importante marge de progression dont disposent les banques n’ayant pas encore pris ce tournant technologique.

Améliorer l’inclusion financière dans le continent 

Pour l’expert, l’intérêt de l’IA générative pour la finance africaine se situe, à moyen terme, autour de trois axes clés : la personnalisation de l’expérience client, l’efficacité opérationnelle et l’inclusion financière du continent.

Concernant la personnalisation de l’expérience client, Naija estime que l’IA générative permet d’adapter le discours au client grâce à une micro-segmentation du marché, rendue possible par l’IA traditionnelle.

Elle permet également d’améliorer les chatbots, capables désormais d’interagir en continu et de manière fluide selon les besoins des utilisateurs. 

« Non seulement on va pouvoir personnaliser la réponse, mais l’IA générative va permettre de créer cette personnalisation.

C’est elle qui va tester un ensemble de réponses et apprendre elle-même pour atteindre cette hyperpersonnalisation », explique-t-il.

Sur le plan efficacité opérationnelle, Naija estime, en somme, que la capacité de synthèse de l’IA générative permettra aux équipes des banques et des assurances de disposer de référentiels complets (réglementations, notes, procédures…) accessibles rapidement, ce qui leur fera gagner un temps considérable. 

Elle peut également contribuer à automatiser la génération de documents tels que les notes de crédit, souvent très chronophages.

Etant multilingue grâce à son apprentissage continu, l’IA générative peut aussi servir à concevoir des outils pédagogiques efficaces et produire des contenus destinés à former et sensibiliser les consommateurs à l’usage des services financiers sur tout le continent, dans les différentes langues africaines et contribuer ainsi, à améliorer l’inclusion financière dans les pays africains. 

« Tout comme on l’a fait pour les banques mobiles en Afrique, lorsque nous avons décidé de réaliser un saut technologique, nous pouvons le faire avec l’IA générative. Peut-être qu’il n’est pas nécessaire de passer par l’IA traditionnelle.

Il suffit d’améliorer la qualité de nos données, de collecter nos informations et d’intégrer directement l’IA générative pour faire ce saut technologique. Il y a fort à parier que, si nous nous y engageons, l’Afrique pourra être pionnière en la matière », a-t-il conclu.

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Auteur

Marwa Saidi