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Editorial

Souveraineté alimentaire : miser sur la résilience agricole

  • 9 décembre 17:00
  • 3 min de lecture
Souveraineté alimentaire : miser sur la résilience agricole

La Tunisie importe, si l’on se réfère aux dernières statistiques, environ 50% de ses besoins alimentaires. Un peu trop pour un pays disposant d’un potentiel agricole et naturel assez important.

Un tel taux est d’autant plus inquiétant qu’il risque de placer le pays dans une situation de vulnérabilité face aux chocs climatiques, notamment le stress hydrique, de plus en plus d’actualité, ou encore les pressions aussi bien géopolitiques que géoéconomiques.

Mais il n’y a pas de quoi s’alarmer, car notre pays, malgré la délicatesse de la situation, dispose d’assez d’arguments pour redresser la barre, et plus important encore, garantir, même progressivement, sa souveraineté alimentaire.

D’ailleurs, consciente d’un tel enjeu, la Tunisie n’a pas tardé à dessiner, depuis quelque temps, les contours d’une nouvelle stratégie agricole capable de garantir la sécurité alimentaire que le Président de la République qualifie de «partie intégrante de la sécurité nationale».

Cette stratégie a misé, en priorité, sur une réforme profonde du modèle agricole, à travers notamment la dynamisation des investissements innovants et à fort contenu technologique, le perfectionnement de la formation, le développement des cultures stratégiques, et la diversification des filières.

Tout comme le développement des stratégies relatives à la gestion des ressources hydriques, au financement, à la transition énergétique ou encore à la bonne gouvernance.

Ce qui est encore plus important, c’est que, pour maintenir une performance agricole globale et durable, le nouveau plan national a accordé un intérêt particulier aux petits agriculteurs en multipliant les incitations financières, supprimant les entraves administratives et en élargissant les dispositifs de protection contre toute forme de spéculation.

Et pour donner plus de consistance à cette orientation d’avenir, le soutien aux entreprises familiales a été placé au cœur même de la nouvelle stratégie. On a assisté, ainsi, à de multiples dispositions qui ont cherché, dans leur ensemble, à faciliter l’accès aux ressources hydriques, aux  intrants de qualité, aux marchés, et bien entendu aux chaînes d’approvisionnement.

Sans parler de l’amélioration de leurs compétences techniques et la garantie de leur implication totale dans les différentes phases de transformation et de commercialisation. 

Ce choix sur les entreprises familiales est d’autant plus légitime que celles-ci interviennent comme étant un levier incontournable de la production locale alimentaire, de la création de sources de revenus durables et de la garantie de la résilience communautaire.

En plus clair, un facteur clé de la stabilité socioéconomique.

En somme, l’on peut affirmer que la nouvelle stratégie agricole est en mesure de conduire, même graduellement, à une souveraineté alimentaire globale et surtout durable, pour peu qu’elle bénéficie de l’engagement de tous les acteurs.

Et de toute évidence, c’est à nos Offices nationaux de l’huile et des céréales qu’on pense d’abord. Ces deux structures sont justement les principaux boucliers contre les éventuels chocs, quelle qu’en soit la nature.

Ils doivent donc gagner en efficacité, notamment en termes d’approvisionnement, de stabilisation des prix, de stockage et de distribution.

Auteur

Anis SOUADI