ASG – démission du président du club : Sombre avenir
Au moment où des équipes ont entamé les préparatifs de la phase retour du championnat et que d’autres s’apprêtent à le faire, l’ASG vit des moments très difficiles. De très mauvais augure.
La Presse — La première étincelle qui a commencé à mettre le feu à la baraque de la Zliza est le revers cinglant par 4 buts à 0 contre le ST au Bardo, le dimanche 23 novembre. Ce jour-là, l’entraîneur Skander Kasri a mesuré réellement l’ampleur des dégâts.
Une phase aller qui se termine sur une note pas très agréable et prolonge la série des très mauvais résultats. Huit défaites, six matches nuls et une seule victoire en 15 matches, les statistiques sont, en effet, terribles.
Avec un handicap aussi lourd, une dernière place avec un maigre capital de 9 points, est-il possible aux «Rouge et Noir» de Gabès d’envisager une remontée même progressive de la dure pente ? Rien n’est moins sûr.
Le premier à avoir sauté du navire qui prend l’eau est le président du Comité directeur Mongi Hassine qui a présenté sa démission.
Fausse alerte ou pas, la nouvelle est tombée comme un couperet. On n’avait jamais envisagé que l’homme élu il y a trois mois, avec comme objectif annoncé «avec tambour et trompette» un travail qui s’étend dans la durée pour faire revenir l’ASG au statut d’équipe de milieu de tableau qui ne joue plus pour assurer sa survie, allait jeter l’éponge avec autant de rapidité.
Faux prétexte
La raison de ce départ précipité qu’il a invoquée s’est retournée contre lui. «Je ne savais pas qu’une nouvelle équipe dirigeante élue après la démission d’un comité avant la fin de son mandat ne pouvait que finir la période restante de l’exercice et devait donc appeler à une nouvelle assemblée élective à la fin de cette période», a-t-il déclaré pour justifier sa décision avant de préciser qu’il « était venu non pas pour faire les bouche- trous, mais avec un vrai projet de rénovation et de restructuration du club qui s’étend sur plus d’une année».
Cette démission de tout le bureau directeur a donc été une grande surprise, surtout que Mongi Hassine avait réitéré au lendemain de la clôture de la phase aller « la volonté des nouveaux responsables de profiter de la longue trêve hivernale pour remettre de l’ordre dans la maison et pallier toutes les lacunes dont ils n’étaient pas responsables».
Une crise beaucoup plus profonde
Mais la vraie raison qui est derrière ce «sauve qui peut» des dirigeants ne pourrait être qu’une crise financière ayant atteint son paroxysme, au point de rendre la situation totalement ingérable.
Pas de rentrées d’argent durant la trêve et la trésorerie du club est à sec. Pas même de quoi payer les billets d’avion pour des joueurs étrangers qui avaient voulu s’offrir quelques jours de vacances auprès de leurs familles.
Même pas un montant dérisoire de dix mille dinars pour donner une petite bouffée d’oxygène aux catégories jeunes qui s’entraînent et se déplacent dans des conditions très pénibles.
Les cinq ou six entraîneurs de ces catégories ont eu recours à une semaine de grève qui a entraîné un forfait «historique» à domicile des équipes jeunes face aux équipes de l’ESZ et du CA.
Pour éviter deux forfaits consécutifs de ces catégories, parents et sympathisants auraient couvert les frais de leur dernier déplacement à Tunis.
Il n’y a pas pire ambiance délétère de travail au sein d’un club professionnel. La reprise des entraînements de l’équipe senior a été fixée pour le début de la semaine dans une ambiance pas très favorable qui va affecter tout le programme de travail de Skander Kasri.
Dans quel état d’esprit, avec quel effectif et quel objectif pour un groupe dont le moral est à plat et pour lequel les dés d’un mauvais destin cette saison en Ligue 1 sont presque jetés ?
Quelles que soient les difficultés, un Comité directeur, même laissé seul dans la gestion d’une profonde crise, se doit d’assumer ses responsabilités.
Ce n’est pas un jeu de se porter candidat en toute connaissance de cause à une mission aussi importante que la gestion administrative et financière d’un club professionnel pour rendre le tablier comme si de rien n’était trois mois après.
Mongi Hassine et son comité ont intérêt à le comprendre pour éviter à la Zliza un avenir des plus sombres.