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Consommation : De l’utilité des points de vente

  • 10 décembre 19:00
  • 3 min de lecture
Consommation : De l’utilité des points de vente

Le point de vente « Du producteur au consommateur » que l’on a pris l’initiative d’ouvrir sur le terre-plein de l’avenue Bourguiba à Tunis a eu un grand succès.

Et pour cause ! En sports collectifs, il est reconnu que pour brouiller le jeu de l’adversaire, il faudrait le priver du ballon.

La Presse —A l’heure du bilan, les initiateurs auront de quoi être satisfaits. Il y avait un monde fou. Les organisateurs auront peut-être après coup une idée du tonnage écoulé, mais rien qu’à voir les bras chargés de la clientèle qui quittaient les stands, il y avait bien des conclusions à tirer.

La majorité des consommateurs étaient là pour s’approvisionner pour le mois de Ramadan.

De la bonne qualité, un prix très accessible, un accueil spontané, le sourire en cadeau. Nous étions loin de la mine renfrognée des vendeurs que l’on rencontre sur les marchés municipaux ou ailleurs.

Ne parlons pas de la pesée, où la générosité sudiste s’exprimait pleinement avec un naturel presque gênant. Même pour les simples curieux.

Le premier objectif atteint se situe au niveau des prix. Du côté de la rue d’Espagne, sur les étals,  ou dans les marchés, les prix des dattes ont automatiquement dégringolé.

De dix- douze dinars, les revendeurs se sont trouvés dans l’obligation de s’aligner sur les prix affichés dans ce point de vente, c’est-à-dire entre sept et huit dinars. 

Le fait d’avoir donné accès aux seuls producteurs a déjoué l’habituel manège des spéculateurs qui plaçaient leurs hommes dans ces points de vente en accaparant d’autorité les stands mis en place,  pour imposer leurs prix.

Les organisateurs ont  certainement  arrêté  des prix avec l’accord des producteurs pour leur permettre de faire des bénéfices.

Imaginez ce que gagnent ces requins qui écument le pays, lorsqu’ils achètent sur pied et se donnent le mot pour vendre presque au double.

A la sortie de l’Ariana, on a ouvert un point de vente pour viandes, épices, laitages et fruits et légumes. Là aussi, grâce à la surveillance mise en place, les prix sont abordables et n’ont rien à voir avec ce qui se passe ailleurs.

En conclusion, le meilleur service à rendre aux consommateurs est bien de multiplier ces points de vente, ces espaces que l’on a la possibilité de surveiller en veillant aux principes d’une économie circulaire et où la spéculation devient impossible. 

Les producteurs trouveront leurs comptes et le consommateur sa quiétude.

Les autorités régionales pourraient offrir les espaces pour la mise en place de points de vente régionaux, qui pourraient jouer un rôle régulateur  de premier plan, à la condition d’assurer leur surveillance.

A la veille du mois de Ramadan, il ne serait pas de trop de barrer la route à  toutes sortes de spéculation, en fixant d’ores et déjà la loi du jeu.

Des prix à la portée, un approvisionnement régulier,  de la fraîcheur  assurée et un sourire spontané garanti.

Auteur

Kamel GHATTAS