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Douar Housh(Nefza) : des parents forcés au chômage pour braver le trajet de l’école

  • 10 décembre 18:44
  • 3 min de lecture
Douar Housh(Nefza) : des parents forcés au chômage pour braver le trajet de l’école

Chaque année, la rentrée scolaire est confrontée à des conditions particulièrement ardues dans les zones rurales reculées et isolées à l’intérieur du pays. Cette difficulté est, à chaque fois, exacerbée par l’arrivée de la saison hivernale.

Dès les premières pluies, le trajet menant aux écoles primaires se transforme en un véritable parcours du combattant pour les écoliers et leurs parents ; les pistes devenant rapidement boueuses et, par conséquent, totalement impraticables.

A Nefza (gouvernorat de Béja), dans le douar Housh, la rentrée scolaire a, à chaque fois, un goût amer pour les parents.

Lorsque les précipitations deviennent intenses dans cette zone au cours des saisons automnale et hivernale, ces derniers sont contraints de se mettre en arrêt de travail pour aider leurs enfants-près d’une trentaine d’élèves- à parcourir le trajet qui les sépare de l’établissement primaire.

« Dans notre Douar, lorsqu’il ya de fortes pluies, la piste qui conduit à l’établissement primaire et qui s’étend sur une distance de trois kilomètres devient boueuse et complètement impraticable, a raconté un parent d’élève, originaire de cette localité sur les ondes d’une radio privée.

Les enfants doivent porter des bottes épaisses pour pouvoir marcher dans la boue et le trajet devient tellement pénible que je dois porter mon enfant sur le dos pour l’emmener à l’école».

L’absence de pistes bitumées dans le douar Housh serait la principale cause à l’origine de l’absentéisme des élèves, sachant qu’ils sont plus d’une trentaine inscrits dans l’école primaire de cette toute petite localité du Nord-Ouest.

Arrivés sur place le ventre creux après un long trajet, les pieds enfoncés dans la boue, ces derniers qui terminent les cours en fin d’après-midi sont obligés de rester à l’extérieur pendant la pause déjeuner, se contentant très souvent d’un maigre sandwich, loin de calmer la faim qui tenaille leurs entrailles.

La situation, qui est similaire dans plusieurs autres petits patelins du pays, doit conduire à une intervention qui implique, à la fois, les ministères de l’Equipement et de l’Education afin d’améliorer les conditions d’enseignement dans les établissements scolaires dans les zones reculées et enclavées qui doivent devenir des zones d’éducation prioritaires.

L’une des mesures adoptées devrait concerner le bitumage des pistes afin de désenclaver ces localités isolées et endiguer le phénomène de l’absentéisme scolaire.

Par ailleurs, il s’agit également de réfléchir à la nécessité de doter les établissements scolaires éloignés qui se trouvent à plusieurs kilomètres des lieux d’habitation — de cantines, afin d’assurer la restauration des élèves, et de dortoirs, qui offrent, ainsi, une solution d’hébergement sécurisée lorsque les conditions météorologiques exécrables rendent leur retour au foyer impossible.

Auteur

Imen Haouari