Les écueils du plan de paix
Dimanche 7 décembre, le boucher de Gaza annonce la primeur du début de la deuxième phase de l’accord de Charm El-Cheikh. Bizarre et opportuniste, mais pas étonnant de la part d’un politicien rusé, pervers et cynique.
Bizarre, parce qu’apparemment, il est le seul (avec son équipe au pouvoir) à penser que la première phase est terminée, pliée, approuvée et satisfaisant tous les intéressés ; opportuniste puisqu’il a réservé cette nouvelle en recevant à Al Qods occupée Friedrich Merz, le chancelier allemand, en visite officielle — la première depuis sa prise de fonctions en février dernier.
Au passage, Merz a réitéré son soutien à l’Etat sioniste (qui doit se défendre) dit-il, sans souffler mot sur la faim et le génocide de Gaza.
Netanyahou expose à son hôte allemand sa façon de voir la situation. Il n’y aura pas d’État palestinien et les questions d’annexion restent à négocier, sans rien préciser de plus. C’est sa façon (perverse) de voir la paix.
Le plan en 20 points stipule que la guerre prendra fin immédiatement après la signature.
Il a été accepté et signé, mais y a-t-il eu volonté d’appliquer la trêve? Celle-ci a-t-elle été appliquée par l’Etat sioniste ? Non. Netanyahou ment (comme il l’a toujours fait), il a relevé lui-même que le passage à la deuxième phase sera difficile.
Les premiers points comprennent un cessez-le-feu, le retrait de l’armée occupante d’une partie de l’enclave, l’entrée d’une aide humanitaire accrue, etc. Jusqu’à maintenant, seul le point sur la libération des otages et des prisonniers a été appliqué.
L’occupant sioniste a violé et piétiné le cessez-le-feu, plus de 350 Palestiniens civils ont été tués, sans compter les blessés depuis l’entrée en vigueur de la trêve.
Comment franchir la première phase en vivant sous les bombes sans nourriture ni médicaments ? Beaucoup d’observateurs avaient critiqué à raison ce plan, le qualifiant de «bâclé, rédigé sous pression».
Dans ses points, le plan prévoit notamment l’autorisation d’envoyer immédiatement une aide complète à la bande de Gaza, où la famine a été confirmée en août par des experts de l’ONU. Ce plan énonce que le montant devrait être conforme à ce qui était prévu dans l’accord du 19 janvier 2025 concernant l’aide humanitaire : 600 camions seraient livrés chaque jour.
Où en est-on ? La faim continue à sévir dans la bande, le rythme des manifestations dans le monde s’est ralenti, Gaza n’est plus une urgence.